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Temporada : Jerez de la Frontera (Cadix) – Álvaro Domecq y Díez s'est éteint dans sa propriété de Los Alburejos
(05/10/2005)
L'ancien rejoneador et éleveur espagnol Álvaro Domecq y Díez a trouvé la mort ce mercredi matin au sein même de sa propriété de Los Alburejos, située à Jerez de la Frontera (Cadix). Âgé de 88 ans, le propriétaire historique de l'élevage de Torrestrella est décédé des suites d'une longue maladie. Figure emblématique de la tauromachie et de l'élevage brave en Andalousie, il était le père du rejoneador Álvaro Domecq Romero, grand-père des rejoneadors Luis et Antonio Domecq et oncle de l'éleveur Juan Pedro Domecq. Élevé au rang de maire honoraire de Jerez de la Frontera, Álvaro Domecq sera enterré jeudi matin dans le cimetière de la cité gaditana juste après une cérémonie qui sera célébrée en sa mémoire à la cathédrale de Jerez. Une autre cérémonie est également prévue demain à dix-neuf heures, à la chapelle de la propriété de Torrestrella, en présence des proches et des amis intimes de la famille Domecq. Trois jours de deuil ont par ailleurs été décrétés par la municipalité jerezana.

Né à Jerez de la Frontera le 1er juillet 1917, Álvaro Domecq y Díez était le petit-fils des marquis de Domecq y d'Usgaín, et le fils de Juan Pedro Domecq y Núñez de Villavicencio. Détenteur d'une licence de droit, Álvaro Domecq se rapprocha rapidement du monde du toro, assouvissant sa passion par l'élevage brave et la tauromachie équestre. Domecq connut quelques grands moments avec sa jument vedette Espléndida et toréa à de nombreuses reprises des courses de bienfaisance, notamment en faveur des enfants handicapés. Il reçut, à ce titre, la Grande Croix de Bienfaisance, le 11 octobre 1945, quatre années avant de se retirer des ruedos. Dès lors, Álvaro Domecq ne se consacra qu'à l'élevage et limita ses quelques apparitions à cheval lors de courses revêtant un caractère exceptionnel. Il donna notamment l'alternative à son fils, Álvaro Domecq Romero, le 1er septembre 1960, dans les arènes du Puerto de Santa María (Cadix), participant vingt-cinq ans plus tard à sa corrida d'adieux à Jerez de la Frontera.

Álvaro Domecq y Díez fut l'un des témoins de la corrida du 28 août 1947, à Linares (Jaén), au cours de laquelle son ami, Manuel Rodríguez Manolete, fut mortellement blessé. Domecq, qui accompagna Manolete jusqu'au seuil de la mort, fut d'ailleurs chargé par la mère de l'infortuné torero de la liquidation de sa fortune personnelle, amassée durant ses heures de gloire.

En 1930, son père acquit l'élevage du duc de Veragua et transféra le troupeau dans sa propriété de Jandilla. Une fois retiré du rejoneo, Álvaro Domecq prit pleinement la direction de l'élevage de Torrestrella, implanté sur les terres de Los Alburejos, créant un encaste à part entière mêlant le Veragua de Curro Chica, du pur Carlos Núñez et le Domecq de Jandilla. Depuis plus de quarante ans, l'élevage de Torrestrella est devenu l'une des références sur le marché ganadero espagnol, alliant prestige et garantie, avec un impressionnant palmarès de toros importants, récompensés de tours de piste posthumes ou de grâces.

En tant qu'éleveur, Álvaro Domecq fut reconnu pour son travail inlassable en recevant en 1960 la Grande Croix du Mérite Civil. Álvaro Domecq était également célèbre pour ses qualités d'écrivain, signant de nombreuses chroniques et éditoriaux dans des titres aussi prestigieux que le quotidien ABC ou les revues spécialisées El Ruedo, Blanco y Negro, mais aussi Aplausos, peu de temps après la tragique disparition de Vicente Zabala au début de l'hiver 1995. Il fut également l'auteur du grand livre El Toro bravo.

Qu'il repose aujourd'hui en paix.



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