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| Conférences : Nîmes - Un autre regard sur la dernière journée du colloque sur la corrida au XXIe siècle |
| (10/01/2006) |
Samedi 10 décembre, à cinq heures trente de la tarde, dans la plaza couverte des "Amis de Pablo Romero", rue Émile-Jamais, à Nîmes, eut lieu un événement taurin d'importance.
Au cartel, Jean-Pierre Digard (anthropologie), Christian Salenson (science & théologie des religions) et Patrick Faugeras (psychanalyse) auquel était adjoint Jacques Teissier, "sobresaliente/alguazil", avec au palco, Bartolomé Bennassar, face à un adversaire de respect, particulièrement astifino, nommé "La corrida au XXIe siècle : pourquoi ?". Les officiants portaient tous le même habit de lumière, celui des sciences humaines.
Reseña : Digard, bien souvent enganché et même désarmé, fut débordé par la rivalité d'un opposant qui nécessitait un bagage technique taurinement spécialisé.
Faugeras rappela étrangement Javier Conde un jour de grand vent. On ne vit pas grand chose de l'orthodoxe trilogie "parar – templar – mandar". A retenir, une dextérité certaine dans le maniement du leurre grâce au pico.
Salenson, heureusement, sut conjuguer colocación et duende, manquant parfois un peu d'aguante mais méritant toutefois les deux oreilles "symboliques" d'un adversaire, qui, à l'issue de la tarde put regagner sa finca auréolé par l'indulto et passer ainsi le relais à un de ses congénères pour un autre rendez-vous.
En conclusion donc, un grand merci aux "Amis de Pablo Romero" pour ce colloque, mais aussi, quoi qu'il en soit et très sincèrement, à tous les intervenants, sans oublier bien sûr, Jacques Teissier, pour son afición communicative.
Autrement dit et plus précisément... "La corrida au XXIe siècle : pourquoi ?" : la réponse est d'importance, d'elle dépend effectivement l'avenir de la Fiesta Brava. Pourquoi ? ou pour quoi ?, effectuer des déplacements quelques fois longs, régler au guichet une somme d'argent importante, prendre le risque de quitter les arènes frustré ?
Pourquoi venir voir tuer un toro avec un instrument archaïque par un être humain incroyablement vêtu, alors que, confortablement installé, on peut profiter à moindres frais de ce qui fait les délices de notre époque, meurtres, trahisons, viols, généreusement dispensés par notre maître-à-penser et à-ressentir, le bien-nommé "petit écran" ?
Ce "pourquoi" présentait un risque, car à défaut de réponse convaincante, le groupe, plus que restreint en faction devant Pablo-Romero, pouvait se sentir autorisé à imposer la sienne. Heureusement que les écriteaux tragiques et lugubres de nos amis "anti-corrida" – car c'est bien sûr d'eux qu'il s'agit –, douloureusement immobilisés contre leurs corps, laissent à penser naturellement à une auto-promotion publicitaire.
La soirée a commencé avec Jean-Pierre Digard : l'introduction de sa conférence s'est appuyée sur une remise en cause de l'analyse symbolique de l'événement tauromachique à partir d'un texte précis et édité dont l'auteur n'est autre que celui que vous lisez à ce moment précis. Nonobstant l'honneur qui m'était ainsi fait demeure une interrogation que je vous livre : pourquoi l'interprétation symbolique s'avère-t-elle plus que dérangeante pour "la stricte matérialité des pratiques" alors que l'inverse ne pose aucun problème ? Le conférencier, apparemment peu versé dans l'art tauromachique, a présenté des considérations générales qui, prises sous cet angle seulement, étaient tout à fait dignes d'intérêt.
En troisième position, en la personne de Patrick Faugeras, l'incontournable psychanalyse se présentait devant la fatidique question. Incontournable, car il n'est plus actuellement de secteurs ou de domaines échappant au séjour sur le divan. Une fois encore - car il en est ainsi systématiquement dès lors que cette spécialité qu'est la psychologie sort de sa fort utile compétence thérapeutique –, elle a présenté son éternelle démonstration. Ce qui revient à "ne rien dire sur le sujet concerné, mais
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