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| Temporada : Caissargues : deux oreilles pour un Swan Soto impérial et bel adieu à Gilles Raoux récompensé d'une oreille face à de bons François André |
| (25/10/2003) |
Le matador de toros nîmois Swan Soto a coupé ce samedi les deux oreilles du 3e novillo de François André, lors du festival taurin organisé dans les arènes de Caissargues au profit de l’association « Torero France ». Soto, auteur d’une faena au grand impact artistique, a confirmé le bon moment qu’il traverse face à un excellent exemplaire de François André, crédité d’un tour de piste posthume.
Devant six novillos porteurs du fer de François André, le public, qui remplissait aux trois quarts les arènes de Caissargues, a suivi avec intérêt les prestations des six toreros français présents au cartel. L’un d’eux, le matador de toros nîmois Gilles Raoux, faisait ses adieux officiels. Il reçut à ce titre les brindis de Frédéric Leal, Marc Serrano et Julien Lescarret. Le bétail de François André, brave et puissant au fer, a également donné du jeu à la muleta, exception faite pour les 4e et 5e exemplaires, plus violents et difficiles. A l’issue de la course, le mayoral de l’élevage Frédéric Lauthier a salué en piste.
Chef de lidia, Frédéric Leal a toréé avec calme et mérite le novillo d’ouverture, liant quelques bons passages et saluant au centre à l’issue de sa faena. Le torero arlésien aurait très bien pu couper une oreille.
Gilles Raoux n’a pas manqué ses adieux avec le public, Après un tiers de piques remarquablement accompli par Denis Loré, picador d’un jour, Gilles a dédié sa dernière faena à sa mère lors d’un émouvant brindis. Il a par la suite pris la mesure du novillo de François André, notamment à gauche, toréant avec rythme et un réel plaisir. Il a coupé la première oreille de l’après-midi après une demie lame efficace.
Très profond et en pleine possession de ses moyens, Swan Soto a réalisé face au 3e la faena de l’après-midi, s’accordant parfaitement face à un animal limité de forces mais d’une noblesse infinie. Soto l’a soumis avec brio et technique, parvenant à le maintenir sur pattes tout en le toréant avec personnalité et sens du détail. Soto a remporté deux oreilles indiscutables après deux rencontres avec l’épée. Le novillo a également eu droit aux honneurs de la vuelta al ruedo.
Marc Serrano a accueilli le 4e a porta gayola, enchaînant par la suite une larga très risquée et faisant preuve d’un bel engagement avec la cape. Après avoir partagé les banderilles avec Richard Milian et le banderillero Maxime Ducasse – présents en civil dans le callejón – Marc Serrano a été pris de façon spectaculaire à la muleta mais sans fâcheuse conséquence. Courageux au possible et s’exposant énormément face aux coups de tête chercheurs du François André, le Nîmois a réussi à enchaîner deux bonnes séries, notamment à gauche, toréant sur le fil du rasoir. Après trois pinchazos et un descabello, Marc a effectué un tour de piste fort mérité.
Julien Lescarret a dû lui aussi en découdre avec un François André peu évident à la muleta. A base de technique et servi par un grand calme, le torero landais est parvenu à prendre l’ascendant sur le novillo, notamment sur quelques muletazos de grande qualité. Lescarret s’est contenté d’un salut au tiers après un pinchazo et une entière alors que sa faena valait assurément mieux.
Vibrant avec la cape, le novillero nîmois Camille Juan a offert face au 6e novillo, très franc à la muleta, une faena pure et cadencée, sortant de son corte habituel de toreo. Bien assis sur ses reins et déclinant une tauromachie posée, Camille a toréé de salon et tracé des gestes mémorables. Une faena de bonne qualité même s’il lui a manqué un peu de lien. Camille Juan a effectué un tour de piste fort mérité après une entière tombée et en arrière.
Le banderillero Amor Antuñez « El Andaluz » a offert en supplément le 7e novillo et toréé avec envie et inspiration. Très reposé avec la cape, El Andaluz a ensuite lié quelques savoureuses séries de derechazos muleta en main, prenant un réel plaisir à toréer. Il a conclu sa faena par des manoletinas de bon aloi avant d’enfoncer un bajonazo puis un pinchazo.
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