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Temporada : Olivenza (Badajoz) – Extraordinaire démonstration d’Enrique Ponce, qui sort en triomphe avec Alejandro Talavante |
(04/03/2007) |
Les matadors de toros espagnols Enrique Ponce et Alejandro Talavante ont ouvert la Grande porte des arènes d’Olivenza (Badajoz) après avoir coupé trois oreilles chacun face au bétail de Zalduendo, propriété de l’éleveur espagnol Fernando Domecq, à l’issue de la corrida qui s’est déroulée ce dimanche midi dans la cité extremeña. La plaza de toros d’OIivenza a enregistré un plein de no hay billetes pour cette deuxième corrida de la feria.
Le cartel, entièrement espagnol, réunissait Enrique Ponce, José Antonio Morante Morante de la Puebla et Alejandro Talavante, face à six toros de Zalduendo, inégalement présentés et agréables de morphologies, inégaux en bravoure, maniables mais manquant de race (supérieurs pour le toreo les 3e et 4e exemplaires ; 5e, plus réservé).
Enrique Ponce a coupé l’oreille du premier toro de la corrida puis a ravi les deux pavillons du quatrième exemplaire après sonnerie d’un avis.
Morante de la Puebla s’est vu octroyer un trophée après sonnerie d’un avis à l’issue de sa première faena puis a écouté un silence à l’arrastre du cinquième exemplaire.
Alejandro Talavante a coupé deux oreilles à l’issue de sa première faena puis a ravi un autre pavillon face au dernier toro de la mi-journée.
Dans les cuadrillas, le banderillero Antonio Jiménez El Lili a été blessé par le 5e toro au cours du deuxième tiers, recevant un léger coup de corne au niveau du front à la suite d’un accrochage. Le subalterne de Morante de la Puebla a été transporté à l’infirmerie où les médecins ont relevé des fractures.
Pour sa première corrida de la saison européenne, Enrique Ponce a survolé cette deuxième course de la feria d’Olivenza, officiant en piste avec le savoir et la maestria que chacun lui connaît. Rayonnant en piste après dix-sept ans d’alternative, le maestro de Chiva a dicté deux immenses leçons de tauromachie en cette mi-journée dominicale, perdant même un triomphe plus important avec l’épée. Un triomphe immense que le Valencian a partagé avec un Talavante plus irrégulier dans ses gestes, mais qui a su obtenir ce succès à un moment-clef, alors que Morante a distillé quelques gestes rares de son toreo unique.
Face au premier toro de la mi-journée, Enrique Ponce a rapidement gommé les défauts de mansedumbre de son adversaire, toréant de façon suave et imprimant beaucoup d’assurance en piste. En dépit du manque de race et d’émotion de son exemplaire de Zalduendo, Ponce a joué aux « forts en thème », déclinant des séries à la plastique parfaite et au tracé remarquable. Majoritairement droitière, la faena, des plus solides, exécutée dans la querencia du toro – pour en tirer un meilleur parti de charge – s’est conclue par quelques savoureuses naturelles et l’octroi bien mérité d’une première oreille.
La démonstration de cette mi-journée est survenue face au quatrième exemplaire de Fernando Domecq, doté d’une noblesse affirmée. Une œuvre importante de la part du maestro de Chiva, qui a une fois de plus laisser parler la suavité de sa muleta après une réception capotera fort intelligente du manso, en gardant constamment ce dernier dans les plis de la percale. Muleta en main, Ponce a proposé une véritable symphonie de toreo au public d’Olivenza ; une de ces démonstrations infinies où la faena s’élabore autour de différentes phases : une approche riche en détails toreros, une partie centrale remarquablement construite, avec le développement d’un temple naturel, puis une conclusion majeure où les finitions viennent rappeler le caractère magistral et quasi-parfait de l’ouvrage. Avec en coup de cœur quelques détails rares en matière de changements de main, trincheras et passes de poitrine infinies. Du très grand Ponce face à un lot certes maniable mais ô combien terne… Un pinchazo a ôté à Ponce la queue incontestable que valait sa faena : ce rabo ne manquera certes pas au maestro
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