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Temporada : Madrid – HISTORIQUE ! Sébastien Castella, premier matador de toros français à ouvrir la Grande porte de Las Ventas ; grave coup de corne pour Miguel Ángel Perera (VIDÉO)
(18/05/2007)
Le matador de toros français Sébastien Castella est sorti en triomphe par la Grande porte des arènes de Madrid après avoir coupé les deux oreilles du sixième et dernier toro de Valdefresno, propriété de l’éleveur salmantin Nicolás Fraile, à l’issue de la corrida qui s’est déroulée ce vendredi, en début de soirée, dans la capitale espagnole. La plaza de toros Monumental de Las Ventas a enregistré un plein de no hay billetes pour cette huitième corrida de la Feria de San Isidro, qui s'est déroulée par un beau temps.

Le cartel, hispano-français, réunissait Miguel Abellán, Sébastien Castella et Miguel Ángel Perera, opposés à six toros de Valdefresno, bien présentés et donnant un bon jeu, selon divers degrés de force et de caste (le 6e exemplaire fut supérieur, par sa transmission et son moteur ; 1er, noble ; 2e, mansote et fragile ; 3e, noble ; 4e, brave et s’épuisant au cheval ; 5e, sans s’employer).

Miguel Abellán a été sifflé face au premier toro de la corrida puis a salué au tiers à l’arrastre du troisième exemplaire avant d’écouter un silence à l’issue de sa dernière prestation.

Sébastien Castella a été applaudi après sonnerie d’un avis lors de sa première prestation puis a écouté un silence à l’arrastre du quatrième exemplaire avant de couper les deux oreilles du dernier toro de la soirée.

Miguel Ángel Perera a été blessé par le deuxième toro de la course – le premier de Castella – en effectuant un quite, recevant un coup de corne dans le troisième tiers de la face postérieure de la cuisse droite, avec une trajectoire ascendante de 15 cm, occasionnant plusieurs dégâts au niveau des muscles jumeaux et atteignant le tibia (pronostic grave). Le torero extremeño a subi une intervention sous anesthésie générale à l’infirmerie des arènes avant d’être transféré à la clinique madrilène de la Fraternité.



La chronique de Marc Lavie, pour la liste Semana Grande

Pour la première fois, un matador français est sorti en triomphe des arènes de Madrid. Castella avait frôlé à trois reprises cette grande porte qui donne sur la calle Alcalá. Et le même mot était sur les bouches des nombreux spectateurs au soir de cette corrida mémorable, sur le parvis des arènes, dans les bars ou dans le métro : "Enfin !".

L'afición de Madrid, dans son immense majorité, attendait le triomphe de Sébastien. Et l'a célébré dans la liesse car on a rarement vu à Las Ventas, ces dernières années, une sortie en triomphe convoquant une telle multitude, une aussi forte ébullition. À Madrid comme ailleurs, les sorties en triomphe des toreros qui ont coupé les deux oreilles d'un même toro font souvent l'unanimité, alors que le même honneur pour une seule oreille de chaque animal engendre la plupart du temps la polémique. Mais ce nouveau sacre de Castella est venu au terme d'une course émaillée de diverses péripéties.

Son premier point névralgique fut le combat du deuxième, un toro joli, bien fait, que Castella reçut par quatre impeccables passes en tablier, pieds joints, liées sur la même portée avec une demie précieuse et une revolera. De la belle broderie. Mansote et fragile, le toro de Valdefresno s'écroula sous la première pique de Josele. Avec une lidia moins sobre et économe, cet exemplaire ne serait jamais resté en piste. La deuxième pique fut simulée et l'intention louable de Perera de faire un quite à l'issue de ce premier tiers ne semblait pas la plus appropriée aux conditions du toro. Mal lui en prit. Il peina pour enchaîner les deux premières gaoneras, mais insista, se remit la cape dans le dos, se fit passer le toro encore plus près et se fit prendre sèchement. Cherché au sol, le torero se releva avec rage, termina son quite mais ne put aller plus loin. On perçut des plus hauts gradins le sang noir jaillissant du mollet en partie déchiqueté. Perera à l'infirmerie, la corrida prenait une autre couleur.

Sans mépriser Abellán -



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