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Temporada : Alès – Une oreille de poids pour une faena de savoir torero et de bon goût d’El Fundi VIDEO
(20/05/2007)
Le matador de toros espagnol El Fundi a coupé l’unique oreille de la corrida qui s’est déroulée ce dimanche, en fin d’après-midi, dans les arènes d’Alès (Gard), face au quatrième toro de Los Bayones, propriété de l’éleveur salmantin Manuel Hernández García. Les arènes du Tempéras ont enregistré deux-tiers d’entrée pour cette seconde corrida de la Feria de l’Ascension qui s’est déroulée par un temps beau et chaud.

Le cartel, entièrement espagnol, réunissait José Pedro Prados El Fundi, Luis Miguel Encabo et Javier Valverde, face à cinq toros de Los Bayones et un exemplaire de Abilio et Ramiro Hernández (5e), très bien présentés et bien armés – supérieurs en morphologies et armures les 1er, 2e et 6e exemplaires ; le 3e dépareillant vraiment par rapport au reste du lot en dépit d’une jolie robe –, inégaux en forces et en race, sans classe au fer (exception faite du 2e exemplaire, qui s’employa avec un peu plus de force et de conviction lors de la première rencontre avec le groupe équestre), donnant peu de jeu en général (exceptés les 2e, 4e et 5e exemplaires, possédant du trajet à la muleta, noyé dans une certaine brusquerie et des têtes bien souvent hautes dans les leurres).

El Fundi a été applaudi face au premier toro de la corrida puis a coupé l’oreille du quatrième exemplaire après sonnerie d’un avis.

Luis Miguel Encabo a écouté le silence à l’issue de ses deux prestations, la seconde étant assortie par la sonnerie d’un avis.

Javier Valverde a écouté le silence à l’issue de ses deux combats.



AU FIL DE LA COURSE, PAR CHRISTOPHE CHAY : El Fundi surnage face à la caste déficiente des Los Bayones

El Fundi connaît bien les arènes d’Alès et la plaza du Tempéras suit de nombreuses années le torero de Fuenlabrada : des luttes de haut vol face aux mythiques fauves de l’ancien curé de Valverde jusqu’à son solitaire malheureux de 1992, en passant par un nombre important de succès acquis aux pieds des Cévennes, José Pedro Prados s’est forgé au fil des saisons un statut de maestro lidiador qu’il est toujours plaisant de voir. Les clubs taurins alésiens ne l’ont pas oublié et ont d’ailleurs rendu hommage au Fundi en lui remettant un trophée d’honneur eu égard à ses vingt ans d’alternative et à sa trajectoire personnelle sur le sable du Tempéras. Vingt ans après, le maestro de Fuenlabrada demeure une référence dans la catégorie des corridas dites « plus coriaces » avec une qualité extrême : celle de ne pas avoir perdu les repères d’une tauromachie classique et de bon goût. Preuve en a été apportée une fois de plus par José Pedro en ce chaud dimanche cévenol.

Après une réception énergique par véroniques du Fundi, le premier toro de la corrida est allé s’engager avec puissance sous le fer de Manuel Sayago lors d’un tiers de piques où la lidia s’est avérée soignée. Après un quite par chicuelinas assez heureux de Luis Miguel Encabo, El Fundi a partagé les banderilles avec ce dernier lors d’un tiers relativement commun, Encabo loupant même sa cible lors de son premier passage. A la fois inspiré et très décidé, le Fundi a dédié ce premier combat au public, voyant d’ailleurs son adversaire prendre la muleta de bon cœur lors d’une première série remarquable, tracée avec douceur et sitio. Malheureusement pour le Madrilène, les conditions du toro ont évolué défavorablement, avec une tendance croissante à charger à mi-hauteur liée à des problèmes répétés. Incommode à conduire sur le côté gauche, le Fundi a toutefois tenté l’impossible sur cette corne, prolongeant sa série par naturelles aidées alors que l’exemplaire de Los Bayones baissait encore de ton. Avec un leurre plus accroché par les cornes du toro, le protégé de Raúl Galindo a finalement opté pour un final sur la courte distance, ne rompant jamais et imprimant une volonté remarquable sur chaque série, y compris sur les pechos où le toro, très arrêté, se défendait par d’impressionnants coups de tê



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