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| Temporada : Nîmes – Alejandro Talavante révolutionne les esprits aficionados et coupe deux oreilles (VIDEO) |
| (25/05/2007) |
Le matador de toros espagnol Alejandro Talavante a coupé deux oreille face au troisième toro de la corrida du Puerto de San Lorenzo, propriété de l’éleveur salmatin Nicolás Fraile, qui s’est déroulée ce vendredi, en fin d’après-midi, dans les arènes de Nîmes (Gard). L’amphithéâtre romain a enregistré trois-quarts d’entrée pour cette troisième corrida de la Feria de Pentecôte, qui s’est déroulée par un temps lourd, assorti d’un ciel couvert.
Le cartel, hispano-français, réunissait Jesús Janeiro Jesulín de Ubrique, Jean-Baptiste Jalabert Juan Bautista et Alejandro Talavante, opposés à six toros du Puerto de San Lorenzo, bien présentés et correctement armés, inégaux en forces et en race, présentant différents degrés de bravoure et d’investissement sous le fer (tous mobiles sous la pique, exceptés les 3e et 6e exemplaires, moins impliqués au premier tiers et peu piqués, car plus limités de forces), donnant un jeu fort inégal (les 2e et 3e exemplaires furent les meilleurs pour le toreo du fait de leur vibration à la muleta ; 4e, excessivement faible et vidé au dernier tiers ; les autres toros présentant différents degrés de maniabilité dissous dans une faiblesse plus ou moins prononcée, avec le maintien d’une petite touche de violence dans certains coups de tête).
Jesulín de Ubrique a écouté un silence à l’issue de ses deux prestations.
Juan Bautista a salué au tiers à l’issue de ses deux combats.
Alejandro Talavante a coupé deux oreilles face au troisième toro de la corrida puis a salué au tiers après sonnerie de deux avis face au dernier exemplaire de l’après-midi.
AU FIL DE LA COURSE, PAR CHRISTOPHE CHAY : Talavante, le dramaturge.
Alejandro Talavante fait partie des singularités taurines que compte l’Escalafón des matadors de toros. Détendu et souriant, le torero extremeño a aujourd’hui frappé les esprits du fait de son implication en piste et de sa volonté absolue à prendre la direction des opérations, notamment sur le côté gauche, avec profondeur et verticalité. Un après-midi au cours duquel le public nîmois a pleinement communié avec le protégé d’Antonio Corbacho, qui a atteint des moments de génie tauromachique du fait de son placement et de sa capacité à recevoir de manière impassible les assaust de ses adversaires.
Face au troisième toro de la journée, Talavante a réservé en fin de réception quelques véroniques pieds joints alors que la majorité des spectateurs pensait que le toro n’allait être « paré ». A l’issue d’une première rencontre peu appuyée, Talavante a remis en suerte son adversaire via une audacieuse chicuelina avant une seconde rencontre des plus brèves, le palo du picador ne tardant pas à se relever.
C’est par d’impressionnantes statuaires qu’Alejandro Talavante a débuté sa première faena, sans bouger le moins du monde, aguantant la charge du Puerto de San Lorenzo sans rectifier la moindre position. N’employant jamais le toque dans ses cites, le torero extremeño a enchaîné les passes avec bonheur face à un toro mobile, ne bougeant pas les pieds et employant différentes passes de finitions dans la conclusion de ses séries, que ce soit par tortilla ou arruzina. Le projet dans le toreo demeure identique : profiter du trajet d’un toro sans rectifier sa position initiale.
Désarmé à la suite d’un cambio dans le dos, Talavante a maintenu le même degré d’implication, poursuivant ses séries de naturelles avec la même rondeur, le tout conclu d’une passe du mépris idéalement ciselée. C’est sur la dernière partie de faena que Talavante a laissé la plus forte impression, se montrant colossal en matière de toreo vertical de la gauche, magistralement administré. Ventre en avant, corps droit comme un « i », en jouant de la ceinture, Talavante a étalé une grande démonstration de tauromachie qui s’est achevée par une bonne série de bernardinas. Une entière en deux temps a
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