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Temporada : Nîmes Triomphe de Enrique Ponce qui coupe une queue lors de la corrida du matin. (VIDEO) |
(27/05/2007) |
Matinée de l’Arte. En accédant à la récompense cumbre, deux oreilles et la queue, Enrique Ponce, une fois de plus, ouvre la porte des Consuls des Arènes de Nîmes. Conde, inspiré, relève le défi et offre le toreo qui lui est propre, malheureusement altéré à l’épée. Manzanares, académique, est à revoir dans d’autres conditions. Toros de Garcia Jimenez, de peu de trapio, mais nobles dans l’ensemble.
Déroulement de la course, par Jacques Massip.
Conditions météorologiques inespérées. La chaleur est au rendez vous, tandis que le vent s’est absenté. Ovation après le paseo pour Enrique Ponce qui invite ses compagnons de cartel au partage. Le premier toro de la course est noir, avec les cornes dirigées vers le bas. Le chef de lidia éprouve quelques difficultés à l’intéresser, puis y parvient par des véroniques templées en gagnant le centre du ruedo. Le toro sort affaibli de l’épreuve du cheval. Brindis au public. Après une première partie de la faena au cours de laquelle le maestro de Chivas a tenu son adversaire à distance, Ponce change de niveau d’implication, entre dans l’espace proche du toro et enchaîne ainsi quelques séries de son cru. Il augmente progressivement la pression sur le toro sans résultat très probant, celui-ci transmettant peu. Entière caida. Toro sifflé et salut au tiers pour le torero.
Le deuxième toro gambade longtemps et envoie la tête en tous sens. Le tertio de piques majore les défauts de l’animal affichés au capote. Dans les gradins, on s’interroge : que va faire le Malagueno ? Conde paraît se poser la même question, puis opte pour une muleta plus lourde et fait jouer la musique à l’issue d’une très belle série gauchère. La faena se déroule en une alternance de séquences très artistiques et de moments de perte de pouvoir. La mie en suerte pour l’estocade est laborieuse, le toro n’ayant pas été suffisamment soumis. Un avis. Un tiers de lame et un descabello. Conde n’a jamais été à l’aise avec l’épée et il dit son aversion pour cette suerte. Et pourtant le maniement du verdugo ne lui pose pas de problème. La complexité est le lot de tous les êtres humains mais cet homme là en est un spécimen remarquable. Salut au tiers et division pour le toro.
Le troisième toro, toujours léger mais bien fait, ne nécessite pas une telle intensité dans le châtiment à la pique. La charge appesantie qui en résulte est d’autant plus regrettable que ce petit toro paraît posséder un potentiel intéressant. Manzanares hijo dispense un toreo classique, calme, ajusté. Il se croise bien, mais tient son adversaire à distance. La musique, contestée par le public, continue quand même, mais cette contestation n’est pas inutile puisqu’elle réveille la conscience du torero. La faena toujours aussi précise, en devient plus impliquée, construite sur le fondamentaux. Il la conclut en réalisant une très belle estocade après avoir rapproché son toro des planches. Le descabello est tout de même nécessaire. Manzanares manque son premier essai, mais l’épée a fait son œuvre et le toro tombe quand même. Le torero n’a pas forcé son talent, mais l’impression qu’il laisse est suffisamment bonne pour saluer au tiers. Ponce ou le savoir voir. En quelques instants, le Valencian interprète les qualités du petit toro de 460kg qui vient de sortir. Il l’accueille par des lances en se fentes avant. On sent que quelque chose est possible et quelque chose venant de Ponce prend la consistance d’un véritable évènement. Le maestro de Chivas veille à ménager les forces de son torito en allégeant piques et banderilles. Brindis conspué à Simon Casas. Ponce ou le savoir faire. C’est pratiquement dès son début que la faena est honorée par la musique. Les derechazos templés, enroulés, s’enchaînent suavement avec une facilité déconcertante. C’est là que se situe peut-être le problème : la facilité. Celle-ci est telle qu’elle crée l’illusion chez le spectateur de l’absence de tout problème. De là à penser qu’il est possible
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