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| Temporada : Istres – Mehdi Savalli coupe l’unique oreille de l’après-midi (RESEÑA & VIDEO) |
| (23/06/2007) |
Denis Loré, Julien Miletto et Mehdi Savalli composaient le cartel de la première corrida de la Féria d’Istres. Mehdi Savalli a coupé l’oreille de son premier toro. Denis Loré se présentait pour la dernière fois dans les arènes du Palio. Les toros de Montalvo, bien qu’inégaux dans l’expression de leur caste, furent majoritairement applaudis à l’arrastre.
En direct du callejón, par Jacques Massip.
Les gradins bien garnis sont copieusement ensoleillés, un peu d’air circule modérant la température, juste de quoi favoriser les conditions.
Les deux Nîmois, Denis Loré et Julien Miletto, en costumes crème fraîche et or, encadrent joliment lors du paseo, le fuschia et or de l’Arlésien Medhi Savalli.
Une rétrospective de la carrière de Denis Loré rappelle au public combien celle-ci fut dense sans représenter pour autant complètement le grand talent de ce torero. L’occasion à l’heure du bilan sera donnée pour tenter d’en comprendre les raisons.
Mais pour l’heure, Denis Loré accueille « Socialista », à la robe couleur de l’anarchie et qui trouve pourtant d’entrée son maître. Loré lui dicte sa loi avec autorité et élégance, histoire de lui apprendre que rien ne se fait, et surtout dans le domaine artistique, sans une référence principielle.
Le Montalvo s’emploie bien au cheval en une poussée continue des deux cornes. Cette unique pique est suivie d’une vuelta de campana.
On le sent, Loré est motivé. A genoux, prés de la barrière, il invite son toro à participer à ce dialogue si particulier qu’est l’art tauromachique. La musique joue très vite. Le torero prend possession du centre du ruedo, s’employant à obliger « Socialista » à accepter ce sitio. Mais notre toro rêve de retraite et la technique du maestro porte beaucoup sur la correction de cette intention. Cela n’empêche pas le Nîmois de construire une faena esthétique, servie par le plaisir de l’instant. La conclusion s’effectue côté toril où le maestro cisèle une très belle série autour d’un fluide redondo inversé.
Une belle démonstration de pouvoir. Une oreille se joue là, avec l’épée. Hélas ! Le brillant matador que fut ce torero semble avoir perdu ses repères dans cette suerte. Pinchazo hondo, pinchazo et trois-quarts de lame.
Le toro tarde à tomber, suscitant comme toujours applaudissements pour son combat contre la mort et reproches au torero.
Applaudissements à l’arrastre et silence pour le diestro.
« Agua clara », deuxième adversaire de Denis Loré, défie, dès sa sortie du chiquero, l’arène entière. Débordant d’énergie, il cherche à en découdre, autant avec les hommes en piste qu’avec ceux du callejón qu’il tente d’investir. Mais Loré en a vu d’autres et de plus redoutables encore. Tranquillement, il canalise cette débauche de dynamisme en ralentissant progressivement l’excès de charge à chacun des passages.
« Agua clara » ébéniste par vocation, continue de s’occuper des planches, soit pour les projeter en l’air, soit pour y chercher refuge. Peu importe. Le Nîmois torée et torée si bien que le célèbre « Aguero » s’échappe des cuivres de l’excellente peña Chicuelo II pour en souligner les mérites.
La technique affirmée du maestro est nécessaire pour ramener l’amoureux du bois à ses devoirs de toro de combat. Faena de mérite pour sa dernière actuation en ce lieu. Loré veut
laisser une bonne impression. Il veut encore mais le toro ne veut plus du tout. Les derniers muletazos sont plus le fait des déplacements de l’homme que de ceux de l’animal. Mais ceci est à prendre avant tout comme un témoignage de faire pour le mieux du torero.
Hélas encore, l’épée le prive d’un trophée. Pinchazo hondo sur un avis, le toro est cependant suffisamment affecté pour autoriser le descabello.
Salut sous l’ovation pour Denis Loré. Une vuelta eût cependant semblé plus juste, ne serait-ce que pour signifier dignement l’adieu de ce torero à l’afición istréenne.
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