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| Temporada : Colmenar Viejo – Une oreille de mérite pour Juan Bautista lors d’une corrida ventée |
| (25/08/2007) |
Le matador de toros français Juan Bautista a coupé l’unique oreille de la corrida qui s’est déroulée ce samedi, en fin d’après-midi, dans les arènes de Colmenar Viejo (Madrid), face au cinquième exemplaire d’Albarreal, propriété de l’éleveur andalou Guillermo García Palacios. La plaza de toros de la Tercera a enregistré une demi-entrée pour cette première corrida de la feria.
Le cartel, hispano-français, réunissait Antonio Ferrera, Jean-Baptiste Jalabert Juan Bautista et Fernando Cruz, opposés à cinq toros d’Albarreal et un sobrero d’El Quintanar (4e), bien présentés, justes de forces et maniables en général.
Antonio Ferrera a écouté un silence à l’issue de ses deux prestations, la seconde étant assortie par la sonnerie d’un avis.
Juan Bautista a salué au tiers devant le deuxième toro de la corrida puis a coupé l’oreille du cinquième exemplaire à l’issue de sa seconde faena.
Fernando Cruz a écouté un silence à l’issue de ses deux combats, le second étant assorti par la sonnerie d’un avis.
Le commentaire de Jacques Massip
Tous les aficionados et, d’une certaine façon les autres aussi, savent que la fiesta brava est un évènement inclassable. Mais chaque course présente également une spécificité qui rend impossible les comparaisons entre elles. Colmenar Viejo présentait un cartel original, trois toreros aux styles différents nettement marqués, face aux toros d’Albarreal. Deux paramètres devaient, ce jour, s’avérer particulièrement actifs dans la coloration de cette tarde, le vent et le public et, par extension, ultérieurement, la presse espagnole.
A croire certains revisteros, les conditions météorologiques se seraient rendues coupables d’exactions à l’encontre des capotes et muletas espagnols, tandis que les leurres français n’auraient été que peu incommodés. Les caprices d’Eole tourmentant électivement Antonio Ferrera et plus encore Fernando Cruz, l’oreille coupée par Juan Bautista revenant donc avant tout à la chance lors du sorteo.
Le fait est que Jean Baptiste a livré, dans des conditions autant difficiles pour lui que pour les autres maestros, deux actuations de valeur. Sans jamais perdre la planta torera qui caractérise son toreo, sans cesse en recherche de pouvoir, tentant la profondeur malgré les conditions, ses deux faenas « pour aficionados » firent honneur à son professionnalisme. Une oreille, la seule de la course, accordée par un président plus objectif que le public, dans l’ensemble chauvin, concrétisa fort justement son effort.
Est-ce à dire que les deux autres diestros furent sans mérite ? Absolument pas. Chacun, encore une fois dans un contexte difficultueux, assuma la situation avec ses moyens propres. Mais il n’est pas dépréciatif pour eux de dire que Juan Bautista disposait, ce jour, de recours supérieurs.
Antonio Ferrera reçut à lui seul autant de toros que ses deux compagnons de cartel, soit quatre. Son premier adversaire se rompit le pitón gauche après les banderilles. Il n’y eut donc pas de faena. Pour ce qui devait être son actuation suivante, par deux fois, le président sortit successivement le foulard vert. Ferrera se retrouva enfin devant un manso pour une lidia complète. Pas de chance pour le bouillant torero qui parut moins dynamique qu’à l’accoutumée. Inégal aux banderilles et moins adroit à l’épée que d’habitude. Le vent se chargea d’autre part de contrarier son plan avec la muleta.
Fernando Cruz bénéficie d’un soutien affectif accordé par à priori. Ce torero intéressant et courageux, a du mal à faire oublier son apparente fragilité, à laquelle on associe volontiers une malchance d’une teigneuse ténacité. Il semble porteur de projections inconscientes de la part du public, qui espère de lui une victoire exemplaire sur l’outrage des injustices du quotidien. La presse se prêtant au jeu se fait ainsi l’écho des attentes populaires. Ce torero fut pourtant lui aussi mis à l’épreu
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