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| Temporada : Torremolinos (Málaga) - Triomphe de Miguel Ángel Perera, qui affiche avec force ses intentions pour 2008, et ouvre la Grande porte avec El Fandi |
| (18/03/2008) |
Miguel Ángel Perrera et El Fandi, avec, respectivement trois et deux oreilles, sont sortis à hombros des Arènes de la Province de Malaga. Javier Conde, avec deux toros de peu d’intérêt, n’a pu concrétiser ses bonnes dispositions.
Devant des représentants du sang Juan Pedro Domecq, desiguales de présentation, maniables et de vigueur modeste (monopique systématique) les trois maestros andalous, ouvraient ce jeudi 28 février la série des retransmissions télévisées tauromachiques de la chaîne Canal Sur.
Perrera, du haut de ses vingt quatre ans, a survolé la tarde. Grâce à une palette de recours techniques bien fournis, un temple naturel et un mental d’airain, ce torero a brillamment dominé la course.
Avec son premier adversaire, dans une alternance d’ouverture du champ et de rapport intime dans le berceau des pitones, le jeune maestro argumenta par des redondos inversés onctueux et un heureux équilibre derechazos naturelles, sans jamais perdre le sitio. Une oreille.
Il reçut son second, en coutumier du fait, au centre du ruedo, par des va et vient rasant tantôt les reins tantôt l’abdomen, pieds pénétrant le sable. Par la suite, il sut transformer l’énergie de son toro très peu piqué en un ouvrage templé, avec une belle entière en conclusion. Deux oreilles.
En réponse à cette belle œuvre, El Fandi dut puiser dans ses solides capacités physiques et tirer parti de sa maîtrise du deuxième tercio, pour ne pas se laisser trop distancer par le torero de la Puebla del Prior. Il débuta par un feu d’artifice d’énergie au capote, enchaînant largas de rodillas, chicuelinas, véroniques. Sa faena fut vibrante, toujours dans l’imposition des trajectoires. Elle fut achevée par une demi lame portée tout en force. Une oreille.
Remarquable aux banderilles avec son second opposant, le Fandi se jeta souvent à genoux, communiquant bien avec le public, il offrit une excellente variété de muletazos. Un mete y saca et un pinchazo n’empêchèrent pas une oreille supplémentaire.
Toujours aussi peu motivé et adroit avec l’épée, Conde a pourtant essayé et l’on peut penser qu’il s’est fait violence pour prolonger ses faenas malgré le peu d’aménité partagé avec ses toros. Des lueurs de son toreo apparurent même de façon éphémère. A un moment, malgré le doute insidieux, tandis que la main droite insistait encore, les doigts de la gauche se convulsèrent puis se tendirent, avant de s’envoler, tels un papillon ivre. Ce signe était de bon augure et l’on espéra sur les tendidos. Mais les Domecq étaient imperméables à la subtilité de la sémiotique et l’affaire en resta à peu prés là.
La temporada 2008 s’annonce riche de promesses, parmi lesquelles Miguel Angel Perrera.
Jacques Massip.
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