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Temporada : Arles – Grand après-midi d’El Juli qui coupe deux oreilles et sort en triomphe (Reseña mise à jour & Reportage Video) |
(22/03/2008) |
Le matador de toros espagnol Julián López El Juli est sorti en triomphe des arènes d’Arles après avoir coupé l’oreille de ses deux toros de Domingo Hernández et Garcigrande lors de la corrida qui s’est déroulée ce samedi, en fin d’après-midi, dans la capitale provençale. L’amphithéâtre romain a enregistré un plein pour cette deuxième corrida de la Feria de Pâques.
Le cartel, hispano-français, réunissait Julián López El Juli, Jean-Baptiste Jalabert Juan Bautista et José María Manzanares II, opposés à cinq toros de Domingo Hernández, bien présentés et correctement armés, relativement puissants au fer et exprimant différents degrés de bravoure, souvent empreinte de violence (les deux premiers exemplaires furent les plus spectaculaires au premier tiers), inégaux en forces et en transmission (notamment pour les deux derniers toros) et donnant un jeu inégal (le toro le plus complet fut le 1er ; 2e, 3e et 5e, maniables mais ne durant pas ou s’éteignant progressivement) et un sobrero de Garcigrande (4e), bien présenté tout en étant inégal en type, commode d’armures, très puissant au fer mais manquant de trajet par la suite.
El Juli a coupé l’oreille du premier toro de la corrida puis a ravi un nouveau pavillon à l’issue de sa seconde prestation.
Juan Bautista a salué au tiers à l’issue de ses deux combats.
José María Manzanares II a salué au tiers à l’arrastre du troisième exemplaire puis a écouté un silence après sonnerie d’un avis face au dernier toro de l’après-midi.
LE COUP DE COEUR DE JACQUES MASSIP : El Juli, un grand aficionado
Enfin, un temps honnête, eu égards à la Fiesta brava que le soleil se doit d’honorer. Grande affluence autour des Arènes et à l’intérieur. No hay billetes. El Juli, Juan Bautista et José María Manzanares, en compagnie des Domingo Hernández : un plateau prometteur qui expliquait le fait. Vous serez d’accord avec moi, 11 heures du matin, pour tout consommateur de Feria même avec modération, est de l’ordre de l’aurore. Mais pour une figura, il devrait s’agir de la période de sommeil profond. Les toros doivent rendre El Juli insomniaque et heureux de l’être, car il est systématiquement présent dans le callejón les matinées de ses propres tardes et ceci quel que soit le niveau des courses proposées. Voilà sûrement là le secret de ce grand maestro, son afición, son insatiabilité concernant la tauromachie. Jeune selon sa date de naissance, il est pourtant un vétéran par le nombre d’années passées devant les toros de lidia. Cette passion est une leçon pour nos jeunes toreros. Portée à un tel niveau, elle protège de l’usure, elle immunise vis-à-vis du doute, elle transcende l’envie et dispose au don.
Les journalistes s’illuminent lorsque son nom est évoqué et les dithyrambes affluent : phénomène, surdoué, seigneur, extra-terrestre… Le Madrilène en exténue les réserves. Il va falloir devenir inventif car la carrière du Juli s’annonce très longue.
Ce jour, une ovation accueillit son entrée et une autre honora sa sortie, juché sur des épaules d’homme pour avoir coupé un pavillon à chacun de ses toros. Entre temps, il déploya son talent. Tandis qu’il toréait, étaient visibles la concentration et le plaisir qui se disputaient la prééminence sur l’arène de son visage, en un mano à mano sans perdant. Sa réalisation avec son premier toro alla a más, témoignant de sa grande maîtrise et de son intelligence. Malgré un pinchazo et une entière imparfaite, le public insista après l’oreille octroyée, mais en vain. Ensuite, un Garcigrande fut substitué au Domingo Hernández qui s’était blessé en piste. Après avoir donné des frayeurs à Alain Bonijol pour avoir failli projeter cheval et cavalier dans le callejón, le toro se buta, fixant le sable. La force de persuasion était maintenant nécessaire. Qu’importe, le Juli s’installa dans le berceau des cornes pour chuchoter de stimulantes injonctions avec la muleta. L’épé
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