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| Temporada : Arles – Une miurada de clôture entretenue avec un faenón d’El Fundi sous-estimé à une oreille de poids et un bel après-midi de Sánchez Vara (Rseña mise à jour & Reportage Vidéo) |
| (24/03/2008) |
Les matador de toros espagnols José Pedro Prados El Fundi et Francisco Javier Sánchez Vara ont tous deux coupé une oreille lors de la corrida de clôture de la Feria de Pâques qui s’est déroulée ce lundi, en fin d’après-midi, dans les arènes d’Arles (Bouches-du-Rhône), face au bétail andalou de la famille Miura. L’amphithéâtre romain a enregistré quatre-cinquièmes d’entrée pour cette cinquième et dernière corrida de la Feria de Pâques qui s’est déroulée par un temps splendide.
Le cartel, entièrement espagnol, réunissait José Pedro Prados El Fundi, Rafael Rubio Rafaelillo et Francisco Javier Sánchez Vara, opposés à six toros de Miura, très bien présentés et relativement bien armés (exception faite des 2e et 6e exemplaires), braves et spectaculaires contre les groupes équestres (avec chute aux 2e et 3e), compliqués dans le type de cet élevage, sans toutefois être impossibles (le meilleur exemplaire fut le 2e et, à une moindre mesure, le 4e).
El Fundi a salué au tiers après sonnerie d’un avis face au premier toro de la corrida puis a coupé l’oreille du quatrième exemplaire, après sonnerie d’un avis, à l’issue de sa seconde faena.
Rafaelillo a effectué une vuelta après sonnerie d’un avis à l’issue de sa première prestation puis a écouté un silence après sonnerie d’un avis à l’arrastre du cinquième toro.
Sánchez Vara a effectué une vuelta à l’issue de son premier combat puis a coupé l’oreille du dernier exemplaire de la feria.
LA CHRONIQUE DE LA CORRIDA PAR JACQUES MASSIP : Des Miura et des Hommes
S’immobilisant à la sortie du tunnel, le Miura, le premier de la tarde, prend possession du lieu du regard. Puis, il s’élance et circonscrit l’espace au petit galop comme pour l’incorporer et le faire sien. Le seigneur peut alors édicter sa loi. Le moment est venu pour lui de rencontrer ses sujets. Les hommes sont restés dans le callejón, pour une observation qui a vite laissé la place à l’admiration.
« Dativo » les a vus. Il s’approche des tablas et relève la tête. Le moment est saisissant. Tous les acteurs de cette corrida et les milliers de spectateurs sont captés. Plus encore, la beauté de l’animal opère sur chacun un véritable rapt émotionnel. Le moment est magique, au silence de l’hommage succède l’ovation de l’enthousiasme.
Ce toro ne laissera pas un grand souvenir de son combat. Il était noble mais de force relativement modeste. Il chuta, sans que sa beauté ne cessât un instant de subjuguer. Les muscles des pattes l’ont trahi, comme brusquement cisaillés. Mais même agenouillé, le Miura ne perdit pas de sa superbe : sa tête demeura haute, très haute et le regard dominateur. Il réussit à faire oublier sa faiblesse, la défiant même en cette attitude qui est celle du grand Sphinx de Gizeh.
Mais quelque part l’affront demeure une affaire de famille.
Le troisième Miura avec ses 640kgs et se cornes de zébu voulut effacer le discrédit. Sollicité pour une troisième rencontre avec le cheval, alors que celle-ci, jugée excessive, était contestée par le public, « Ladino » trouva là les conditions de réhabilitation de l’image du clan. Il ménagea ses effets. C’est donc au petit trot qu’il contacta le peto, laissant le temps au cavalier d’assurer sa pique. Tout était prêt pour la démonstration. Le colosse anthracite développa progressivement sa puissance, poussant monture et cavalier et faisant fi de la douleur provoquée par l’acier. Vaine fut l’opposition, malgré l’excellence du produit de Bonijol. Homme, cheval et toro soudés en une chimère tricéphale, longèrent longtemps la ceinture rouge du ruedo. C’est au toro, maître d’œuvre et patron, qu’appartint le dénouement. La chute fut lourde. Les jambes prisonnières du corps du caballo, le picador se retrouva à la merci des cornes. Les capotes s’affolèrent et parvinrent à détourner les cornes, tandis que le Fundi et Rafaelillo unissaient leurs efforts pour dégager l’infortuné piquero.
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