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| Temporada : Féria de Nîmes Triomphe magistral d'El Juli qui, pour ses dix ans d'alternative, coupe 7 oreilles et une queue face aux 6 exemplaires de Daniel Ruiz. Reportage Vidéo |
| (19/09/2008) |
Deuxième corrida de la Féria des Vendanges. Compte-rendu de Christophe Chay. Vidéo à la fin de l'article
Temps splendide, avec léger vent (éclairage allumé au 5e toro). Quasi-plein.
6 toros de Daniel Ruiz (5e, sobrero ; 11 rencontres à la cavalerie ; tour de piste posthume au 6e, « Mamarracho », n°58, negro, 510 kg, né en juin 2004 ; 2e, ovationné ; 1er, applaudi ; silence au 5e, 3e sifflé et division d’opinions au 4e), bien présentés et assez correctement armés, bravitos en général bien que limités de forces (le sobrero sorti en 5e position exprimant moins de classe sous le fer), donnant un jeu inégal (meilleurs pour le toreo les 1er, 2e et 6e, sans être des toros de grande classe à la muleta), pour Julián López « EL JULI » (turquoise & or) : 1 oreille – 2 oreilles – silence – 1 avis et 2 oreilles – salut au tiers – 2 oreilles et la queue.
Sobresalientes : Lionel Rouff « Morenito de Nîmes » (rose & or) et Manuel Libardo (vert olive & or).
Présidence : M. Jacques Perotti, assisté de MM. Dumas et Raoux. Durée de la course : 2 h 44.
- El Juli a été ovationné à l’issue du paseo, devant saluer au tiers, après avoir été reçu par une standing ovation dès son arrivée en piste.
- El Juli a dédié le 1er à son père, Julián López ; le 3e à Simon Casas, en piste ; le 5e à son apoderado, Roberto Domínguez (grande ovation), en piste.
- El Juli a posé les banderilles face au 6e toro de la course.
- El Juli a réalisé un quite de cape différent à chaque toro.
- Le 5e exemplaire a été changé après le tiers de piques, où il s’était affalé contre le caparaçon à la sortie de la seconde rencontre.
- El Juli est sorti en triomphe par la Porte des Consuls.
EX-TRA-OR-DI-NAI-RE journée d’El Juli, qui a signé la plus grande partition nîmoise de sa carrière, offrant toutes les facettes de la personnalité de son toreo. Une composition pleine de pouvoir, d’intelligence et de torería, symbole de son évolution professionnelle en tant qu’homme et tant que torero, signe d’une grande maturité et signature indélébile d’un torero qui marquera l’Histoire. Outre son triomphe magistral, avec cape, muleta… et banderilles, El Juli a également triomphé dans la physionomie de la course, s’imposant en patron face aux deux toros les moins brillants de l’après-midi.
Alors que le public commençait à le prendre en grippe du fait de la faiblesse exprimée consécutivement par les 3e et 4e exemplaires, El Juli a su inverser la tendance et rétablir le cour de la corrida en sa faveur, en maintenant les conditions du 4e toro avant de pleinement le « transformer »… Une démonstration de brio et de technique qui a permis au Juli de pleinement reconquérir le public à un moment critique de la course, alors que sa sortie en triomphe était déjà assurée.
La grande force d’El Juli, c’est aussi son maniement de la cape, avec six quites différents ! Par tafalleras devant le 1er exemplaire, par afaroladas face au 2e toro, par d’originales tapatías devant le 3e exemplaire, par chicuelinas et tafalleras alternées face au 4e toro, par de jolies navarras devant le sobrero sorti en 5e position, et enfin par d’hallucinantes zapopinas devant le 6e exemplaire. Un quite suivi de près par un époustouflant tiers de banderilles, porté par un public conquis. Une dynamique qui allait porter El Juli jusqu’à l’octroi, logique, des trophées maximums, portant son total de récompenses à sept oreilles et une queue ! Un score flatteur mais représentatif de la force torera d’El Juli en cette journée historique pour l’afición nîmoise.
Geste curieux, El Juli a proposé aux deux sobresalientes sur le toro qui venait d’être changé, juste avant que ce dernier ne réintègre le toril ! Morenito de Nîmes et Manuel Libardo sont donc intervenus, à tour de rôle et par ordre d’ancienneté, respectivement par chicuelas et tafalleras.
Les mots manquent pour décrire l’intensité d’un tel après-midi, El Juli signant une prestation remarquable en tous points et conduite avec une intensité croissante. Sûr de sa technique, important en temple et gardien d’un pouvoir muletero actualisé au grand jour, Julián a coupé une première oreille de mise en bouche à l’issue d’une faena d’une justesse gestuelle remarquable. Deux autres pavillons ont enrichi son escarcelle à l’issue de sa deuxième prestation, marquée par plusieurs séries de naturelles longues et souples. Un récital gaucher prolongé par des adornos de catégorie, parfois afarolados, aimantant totalement la charge du toro.
Après un toro à vide, El Juli a repris sa marche en avant en ravissant deux nouveaux trophées devant le 4e exemplaire, dénué de forces et d’intérêt dans n’importe quelle muleta, et auquel le Madrilène a eu le génie de redonner confiance et envie de combattre. Une démonstration de technique et d’intelligence torera conclue par d’hallucinantes séries de muletazos main basse, avec goût et lenteur, sur chaque corne !
Plus incommode qu’il n’y paraissait, le 5e exemplaire a permis au Juli de développer un nouveau chapitre sur sa capacité à lidier tout type de toro, jouant sur des séries construites à base d’aguante. Pari risqué, ponctué par un accrochage spectaculaire, mais sans mal… El Juli était toujours présent, face aux cornes, maître de sa faena, décidé comme jamais, dans un ensemble certes moins spectaculaire mais ô combien admirable. Outre le fait de couper une nouvelle queue dans les arènes de Nîmes – sans doute celle possédant le plus de valeur après celle ravie il y a sept ans lors d’un mano a mano « torrentiel » face à Jesulín –, El Juli a pu repousser les limites de son toreo dans sa dernière faena au tracé époustouflant. D’un bout à l’autre de la piste, El Juli a su mettre en valeur la mobilité de son adversaire, toréant de la gauche avec encore plus de longueur et de lenteur dans le tracé des passes. Tutoyant véritablement les anges, Julián est entré dans une sorte de transe taurine, où la composition de la faena a rejoint la perfection gestuelle quotidiennement recherchée par les toreros dans leurs séances de toreo de salon. Main basse, muletazos à 360°, sens du détail, séries pieds joints ou compas ouvert, El Juli a réécrit le Cossío en 11 minutes de faena, la présidence oubliant justement les avis avant d’accorder un tour de piste posthume excessif à la dépouille du toro.
Une faena d’anthologie, les gens debout avant l’estocade et un torero transfiguré dans son costume turquoise, la même couleur que le Juli avait choisie pour son fameux solo madrilène du 13 septembre 1998, qui marquait ses adieux de novillero avant son alternative nîmoise.
Dernière épée, admirablement portée, dernier tour de piste, partagé sur quelques centimètres avec le mayoral de l’élevage – et sous les sifflets justifiés du public. Un seul commentaire nous vient à la bouche : Merci El Juli.
RESEÑA DES TOROS.
1. « Almejita », n°11, castaño, 461 kg, né en juin 2004.
2. « Marismeño », n°74, negro, 505 kg, né en juin 2004.
3. « Nigeriano », n°21, colorado ojo de perdiz, 515 kg, né en janvier 2004.
4. « Agua Limpia », n°67, negro, 473 kg, né en juin 2004.
5. « Depravado », n°56, negro, 545 kg, né en juin 2004.
6. « Mamarracho », n°58, negro, 510 kg, né en juin 2004.
Vidéo des meilleurs moments de la corrida
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 Féria de Nîmes Le reportage Vidéo - www.corrida.tv (88,3 Mo)
7 oreilles et une queue pour El Juli
pour ses dix ans d'alternative !
Sortie en triomphe pour El Juli
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