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Temporada : Troisième édition des RENCONTRES MEDICALES AUTOUR DES TAUROMACHIES
(18/03/2009)
Temps ensoleillé, pas de vent, trois quarts d’entrées… pardon, c’est l’habitude !!!
Il est vrai qu’en partant des Arènes, il suffit de viser tout droit et suivre le boulevard Victor Hugo pour passer d’un amphithéâtre à l’autre.
Celui du jour est situé dans le cadre de l’Université nîmoise, où le Docteur Jean-Yves BAUCHU avait donné rendez-vous aux aficionados à l’occasion de la troisième édition des Rencontres Médicales autour des Tauromachies. C’est à ses confrères vétérinaires qu’il avait transmis le relais, afin de parler du « taureau de combat et du combat du taureau. » Le cartel était de qualité, montrant encore une fois, si besoin était, que nombre de médecins animaliers, par leur adhésion et même pour certains par leur passion pour la fiesta brava, qu’il n’existe pas d’incompatibilité entre le fait d’aimer les animaux et la corrida.
Ce colloque était placé sous la présidence d’honneur de M. Hubert YONNET.
Au Dr Robert COMPAN, 55 ans d’assiduité aficionada, revenait le privilège d’initialiser la tarde. Son optimisme résolu à propos de l’avenir de la corrida et de l’amélioration de la race brave, concernant autant la tauromachie de toréabilité que celle du trapío, lança le colloque sous les meilleurs auspices.
Dans la foulée, le Dr PICAVET présenta un outil, dont le souci était l’objectivité, de mesure des comportements du toro à partir de ses déplacements, de l’ouverture de sa bouche et de son port de tête. Il fit apparaître l’origine multifactorielle des manifestations de faiblesse de l’animal, dans lesquelles entrent en ligne de compte la génétique, les carences alimentaires, la pique, le stress. Ces travaux s’appuient sur la thèse de doctorat de M. SCHNEIDER, étudiant de l’Ecole Vétérinaire de Toulouse.
Mme Brigitte PICARD et M. Denis DURAND, de l’INRA, résumèrent le résultat de leurs recherches scientifiques sur la fibre musculaire du toro de lidia, cet animal prenant pour la circonstance, le statut de sportif de haut niveau. A ce titre, on retrouve dans leur approche une similitude avec les compétiteurs d’élite. Trois types de fibres musculaires en relation avec des performances précises y sont distingués. De façon très condensée, on trouve des dominantes disposant à un effort bref et explosif, et d’autres présidant à un effort plus soutenu et prolongé, avec la présence d’une catégorie intermédiaire. Nous avons appris que les Miura sont des coureurs de fond et les Victorino Martín des sprinters. Une relation entre l’alimentation et les catégories de fibres musculaires a été mise en évidence. Il apparaît que les toros qui chutent sont ceux qui assimilent moins bien les glucides et les lipides et disposent d’un facteur antioxydant moindre. De ces conclusions, en pratique, découle une alimentation rationnelle des toros, qui gagnent à bénéficier d’un apport d’anti-radicalaires débuté deux mois avant la course et enrichi d’une supplémentation en glycogène durant les deux dernières semaines.
Et l’entraînement des hommes ? Des visages familiers à tous les aficionados pour répondre à cette question. Ainsi, Juan VILLANUEVA, Gilles RAOUX, MORENITO de Nîmes, Julien MILETTO, Camille JUAN, Thomas BOURNEL, Mateo JULIAN, FOLCO, accompagnés de LEANDRO et Pépé de MONTIJO, furent invités à livrer leurs secrets de préparation, sous l’impulsion d’un Denis LORE très en verve. Le footing s’avéra, unanimement comme la base de l’entraînement, avec le football et la natation comme compléments, ainsi que la pratique du fronton. Moment d’échange très agréable, partagé dans la bonne humeur et la décontraction générales.

Après la pause, le Dr COMPAN, précisa encore l’importance de la nutrition du toro dans le but de lui faire disposer, pour le jour de la corrida, d’un maximum de réserves glycogéniques. Un mélange, présenté comme aliment complet, paraît répondre à ce besoin.
« Faire bouger le toro », selon l’expression ganadera, c’est-à-dire son entraînement physique, fut aussi évoqué, mais avec une interrogation toutefois. Le rythme physiologique de ces animaux est organisé autour des « trois huit » : huit heures pour manger (deux kilos de matière sèche pour cent kilos de poids), huit heures pour ruminer, huit pour dormir. N’y a-t-il pas un risque de perturbation que de les inciter à produire un effort à contretemps ? L’entraînement type se présente ainsi : 400m au pas, 1200m au galop, 2mn de repos, 1200m de galop, 400m au pas. Et en conclusion de cet exposé, une question très pertinente : à quoi sert une préparation aussi rigoureuse, si elle est suivie de huit jours d’immobilisation au corral en attendant la course ?
Les cornes, par le Dr Gérard BOURDEAU, ont été le thème suivant. Un rappel de ce qu’est une corne précéda l’étude de son altération plus ou moins naturelle. Ainsi l’arreglado qui est la réparation de la corne abîmée, l’afeitado son épointage, n’échappèrent pas à la sagacité de l’orateur, mais aussi les fundas, ces étuis destinés à un effet protecteur des armures, afin de les préserver et d’éviter les cornadas entre toros (30% sont victimes de leurs congénères)
M. BOURDEAU rappela par ailleurs qu’un toro afeité est particulièrement dangereux à cause de ses sensations modifiées.
La suite de ce riche après-midi fut à l’actif du Dr Renaud MAILLARD, à propos du « bien-être animal. » Considération claire, logique, évidente, qui reprit chacun des points présentés lors des Rencontres Animal et Société de 2008. Sa conclusion suffit en elle-même : le toro est le bovin qui vit le plus vieux, dans les conditions les plus favorables, de quoi revoir certains points de vue orientés en dehors de toute référence à la réalité.
Enfin, Gérard BOURDEAU en compagnie d’Hubert COMPAN envisagèrent le problème de la pique et de ses conséquences invalidantes. Morillo, pas morillo ? Mais alors où ? La cible à viser par le piquero paraît ne jamais être la bonne et même nos deux intervenants différèrent dans leur avis personnel sur l’endroit idéal. Cependant, tout le monde paraît s’accorder sur le fait que l’intérêt majeur de ce tercio réside dans la réitération du contact avec le groupe équestre. Une monopique très appuyée et très longue, qui interdit une deuxième et plus encore une troisième rencontre, ne présente que peu d’intérêt pour évaluer la bravoure. Le dosage de la première puya implique en premier lieu le picador, mais aussi le maestro. La suite de la corrida en dépend en grande partie. A chacun des acteurs d’assumer sa responsabilité.
Cette ultime communication donna l’occasion d’entendre des précisions pleines d’intérêt, comme par exemple qu’un toro de 500 kg a 37 litres de sang dans le corps, ce qui relativise beaucoup le rôle prêté à l’hémorragie ou encore que l’effet de la production de bêta-endorphines durant la lidia atténue considérablement toute douleur. Toutes ces données plaident à propos de la nécessité d’un tiers de piques propre, dans les règles, c’est l’avenir de la fiesta brava qui en dépend.
Le mot de la fin de cette troisième rencontre, tout aussi réussie que les précédentes, revint de droit à Hubert YONNET. Les applaudissements prolongés par lesquels le public tint à manifester son amitié et sa reconnaissance pouvaient aussi, à travers lui, s’étendre et s’adresser à tous les éleveurs français.


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Nîmes, le 14 mars 2009.
Compte-rendu de Jacques MASSIP.





 
 
 
 
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