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Temporada: Féria d'Arles JUAN BAUTISTA et SEBASTIEN CASTELLA UNIS DANS LE SUCCES (Reportage Vidéo)
(10/04/2009)
Vendredi 10 AVRIL. Première corrida de la Feria de Pâques.
Ciel panaché, avec léger vent et température se rafraîchissant progressivement (éclairage allumé au 3e toro). Quasi-plein.

6 toros de Domingo HERNÁNDEZ (12 recontres à la cavalerie ; 1er et 3e applaudis à l’arrastre ; silence au 5e ; division au 4e, sifflets au 2e ; tour de piste posthume au 6e, « Tatuador », n°96, castaño claro bragado, 540 kg, né en janvier 2005), correctement présentés en termes de morphologies (plus petits les deux premiers) et discrètement armés, inégaux en bravoure (3e, 5e et 6e s’investissant plus sous le fer ; 4e, manso con casta, puissant et violent contre le groupe équestre), maniables en général (les meilleurs pour le toreo furent les 1er et 6e, ce dernier excellent à la muleta), pour Juan BAUTISTA (blanc & or) : deux oreilles, une oreille après un avis et ovation, Sébastien CASTELLA (fuchsia & or) : un avis avec silence, une oreille, deux oreilles après deux avis.

Sobresaliente : Lionel Rouff « Morenito de Nîmes » (rose & or).

Présidence : M. Michel Vion, assisté de MM. Saury et Boyer. Durée de la course : 2h43.

- Une minute de silence a été respectée au paseo en mémoire des victimes du tremblement de terre de L’Aquila, en Italie, survenu quatre jours plus tôt.
- Les deux toreros ont été appelés à saluer en piste à l’issue du paseo.
- Porteur du brassard noir, Sébastien Castella a dédié le 2e au Ciel.
- Juan Bautista a dédié le 5e toro à Sébastien Castella (long brindis, très verbal de part et d’autre).
- Juan Bautista et Sébastien Castella sont sortis en triomphe par le Grand escalier des arènes d’Arles.
Ch. Chay

Compte-rendu de Jacques Massip.

On se souvient des regards glacés et appuyés, mais aussi des yeux dans le vide qui s’efforcent d’ignorer. On se souvient encore de cette surprenante photo d’un tête contre tête amical et complice dans le callejón de Las Ventas. Mais que sait-on vraiment de cette relation entre les deux vedettes de la tauromachie française ? En fait pas grand-chose, sinon les réflexions peu amènes des « tifosis » à propos du rival, comme on le fait dans les cours de récréation. Leurs proches aussi quelquefois se prêtent à ce jeu, qui devient triste lorsqu’on a passé l’âge de l’école communale. Un jeu qui ne sert personne et loin de là. Les propos de cet ordre, mûris ou à l’emporte-pièce, ont souvent un effet boomerang. Qu’ils s’apprécient ou s’insupportent, Juan Bautista et Sébastien Castella n’ont pas à s’en expliquer.
Ou plutôt si ! L’explication doit avoir lieu, mais alors devant un juge compétent et impartial, un vrai juge de paix, car spécialiste du conflit. Un Salomon, qui vérifie la sincérité de l’afición, afin qu’éclate la verdad et que chacun retrouve son bien.
L’occasion en fut donnée, ce vendredi d’ouverture de la Féria. Les deux plaideurs comparaissaient dans le prétoire arlésien devant des délégués de la Faculté Campera fondée par Domingo Hernandez.
L’ambiance de ce moment si particulier qui précède le paseo n’est généralement guère propice aux franches rigolades. Mais la tension de ce Vendredi Saint s’y densifiait encore dans l’épaisseur du silence.
Juan Bautista en blanc et or, le premier, pénétra dans la lice familière. C’est dans la tête que tout se joue. L’Arlésien voulut tout de suite signifier son pouvoir en occupant l’espace en maître. En fuschia et or, Sébastien Castella, lui, choisit le facteur temporel pour exercer sa maîtrise, ce qu’il annonça symboliquement en différant son entrée. Chacun son domaine. Une poignée de mains, donnée comme l’on tope, à l’initiative de l’Arlésien, conclut l’affaire afin qu’elle commence. Trois à trois en sera le verdict final, score de parité, il faudra donc y revenir d’autres fois.
Même si nos deux champions n’étaient pas tout à fait au sommet de leur forme, ils ont quand même confirmé la spécificité de leur talent.
La présidence, gagnée par la pression, a failli fausser l’évaluation de la tarde en octroyant deux oreilles à Juan Bautista à l’issue de sa prestation initiale.
Le maestro tirant parfaitement parti d’une planta torera indéniable, le corps présenté de trois quarts, alterna des séries droitières autoritaires avec des naturelles plus douces. Son premier Domingo Hernandez, un peu soso mais noble, l’aida bien dans son projet, lui permettant des séquences main basse, négociées dans une proximité intime. Toujours très sûr de lui, Juan Bautista porta une entière a recibir. Deux oreilles. La prodigalité du palco, assez fortement contestée, atténua un peu, et c’est bien dommage, l’enthousiasme du public au cours de sa vuelta.
Le deuxième toro, malgré une charge irrégulière, fut accueilli par Castella pieds enracinés. Pour la suite, confronté à la retenue du fauve, le torero ne put pas grand-chose. Il se trouva de plus en difficulté à l’estocade, ne réussissant le descabello qu’au quatrième essai. Les applaudissements de sympathie qui lui furent adressés et les pitos, visant le mal disposé exemplaire de Domingo Hernandez, atténuèrent un peu sa déception.
Stimulé par ses deux trophées d’avance, Jean Baptiste se jeta à genoux pour tutoyer sans préalable le troisième toro de la tarde. Puis, celui-ci, cité de loin, se laissa convaincre par l’énergie débordante de l’Arlésien. Bien coloqué, dynamique mais un peu brouillon à droite, le maestro retrouva du temple sur les séries de naturelles. Comme il aime le faire, c’est avec des bernardinas après avoir planté son épée dans le sable, qu’il prépara son toro pour l’estoquer superbement. Une belle oreille, tout à fait méritée, en récompense.
Palmitas pour le Biterrois, à qui échut un toro ramassé, d’encolure réduite, qui freina, rechigna, se renfrogna, jusqu’à la sortie de la cavalerie. Un toro d’évidence farouchement « hippophobe » qui par deux fois, de son propre chef, fondit sur le groupe équestre et prolongea bravement sa poussée des postérieurs, les deux cornes dans le peto. La faena démarra de l’estribo. On sait Castella courageux. Mais il lui fallut en la circonstance, en plus, de la délicatesse, pour réguler et unifier la succession de foucades et de jaillissements qui alternaient avec les brusques retenues de ce toro quelque peu caractériel. Une entière libéra une oreille. Le public sut voir la difficulté causée par un animal aux comportements contradictoires et c’est sous les acclamations « Torero ! Torero ! » qu’eut lieu la vuelta. A l’issue de cette dernière, la présidence, jugée cette fois avare, essuya une nouvelle bronca.
C’est à nouveau à genoux que Juan Bautista accueillit son troisième adversaire. Il adressa un long brindis, sous forme de dialogue, à son rival attitré. La faena fut rapidement plombée par un toro peu intéressé par l’art tauromachique. Entière au second essai.
A Sébastien de ponctuer la confrontation, avec un impératif, couper au moins deux pavillons. Après une belle prestation du picador Gabin et un quite par chicuelinas du sobresaliente Morenito de Nîmes, Castella gagna le centre du ruedo pour effectuer une superbe démonstration variant les passages, les zapatillas rivées au sol. Ce toro était bon, une vuelta posthume lui fut d’ailleurs accordée. Le diestro en profita pour lui servir notamment des naturelles académiques heureusement prolongées, ainsi que plusieurs circulaires de bonne facture. La faena, intégralement musicalisée, fut riche et intense. Trois quarts de lame bien placée nécessitèrent l’usage du verdugo par deux fois. Ceci n’empêcha pas le président de sortir à deux reprises le pañuelo blanco.
On se souviendra d’une belle confrontation au cours des nombreux quites qui ont signé l’engagement des toreros.
A chacun son domaine, à chacun sa façon. Au toreo d’entrailles et d’espace de Juan Bautista répondit le toreo de temps et de cœur de Sébastien Castella. L’espace et le temps, les tripes et le cœur, au fond, cette double dualité ramène plus à la complémentarité qu’à l’opposition. Ce que confirme l’équilibre du score. Tant mieux !




Le reportage Vidéo du Mano a Mano

Féria d'Arles 2009 reportage vidéo Mano a Mano - www.corrida.tv (76,5 Mo)
















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