Feria de Dax, Toros y Salsa - 3ème Nuit du Toro organisée par le CT BOLETERO et Nicolas Vergonzeanne - 10 Septembre 2010

Le DVD du spectacle sera commercialisé à partir du 27 septembre 2010 par la société Eurofilm de Bruno Raunier. http://www.eurofilm.fr
Compte-rendu de Michel Puzos de Course Landaise Magazine que nous remercions. http://mpcourselandaise.blogspace.fr

Lorsque les gladiateurs entrèrent dans l’arène, portant fièrement heaumes, glaives, boucliers et filets, l’arène dacquoise retint son souffle. Sur une musique à la Hans Zimmer et des textes retraçant 2000 ans d’histoire de bravoure, et que la voix grave de Bruno Raunier rendait d’une incroyable solennité, le spectacle conçu par Nicolas Vergonzeanne fut d’une rare beauté et d’une rare précision… des gladiateurs de la Rome antique aux gladiateurs des temps modernes, il y avait un grand pas à travers l’histoire que Nicolas sut franchir aisément. Tout s’enchaîna rapidement, les combats, l’entrée en piste des chars et des chevaux., et puis du haut du toril la très belle voix cristalline de Julie Santamans entonna le célèbre « Show must go on » de Queen, donnant les premiers frissons de la soirée. Accompagnée de la ravissante Karen, venue l’accompagner en piste sur quelques pas de danse, les deux artistes laissèrent la place aux garçons de piste qui déroulèrent des banderoles laissant apparaître les raisons pour lesquelles 8000 personnes étaient venues là ce soir : la passion, la défense d’une identité et d’une culture…
De l’amphithéâtre romain à d’autres amphithéâtres, la course landaise se fraya très vite un chemin. Le narrateur nous expliqua ses origines et son évolution, et l’on vit Janick, béret landais sur la tête, écarter une vache de course, très vite suivi de Maxime Brèthes avec un saut à la Garocha… la course landaise évoluant dans ses figures, ce furent Jérémy Lafitte et Régis Dupouy pour un saut de l’ange qui s’appliquèrent à montrer une course bien vivante.
Les Maximus, Spartacus et autres Astyanax avaient quitté l’arène… mais celle-ci s’embrasa lorsque les Laplace, de Rovère, Viney-Thomas et autres Vergonzeanne déroulèrent leur paseo sous les feux d’artifice et aux sons d’une Cazérienne inerprétée par l’Harmonie de Saint-Justin èet les Gatchos de Peyrehorade. Les gladiateurs des temps modernes avaient donc pris possession de l’arène, les combats pouvaient commencer.
Christophe Avignon eut le redoutable honneur de débuter devant Poderoso, un beau rouge de 491 kgs de la Casa de Domecq. Testant le fauve sur ses deux premiers passages, Christophe parvint à dessiner sur la corne droite deux jolis écarts, principalement le dernier ; et ceci fut d’autant plus méritoire que le bicho avait ralenti sa course.
Ce fut autour de Cyril Dunouau de se présenter face à Volcan, toujours de la Casa de Domecq, très robuste et répondant parfaitement aux premières attaques. Cyril dessina alors trois superbes écarts, très près des cornes, et l’arène dacquoise s’enflamma. Ce fut un peu plus compliqué par la suite mais Cyril insista et nous offrit un dernier écart plein d’émotion.
Hugo Viney-Thomas avait hérité du troisième Casa de Domecq, nommé Seccion, un peu plus léger, mais irréprochable dans son comportement… et là Hugo nous dessina 4 écarts absolument prodigieux, tellement près et dans un si beau style ! Un triomphe pour le champion de France, revenu dans une forme optimale.
Le dernier Casa de Domecq, Orgulloso, 481 kgs, échut à Thomas Marty. Celui-ci en tira le meilleur parti, 5 écarts dont trois vraiment très bons sur les deux cornes. Et un beau succès pour Thomas.
Un jury spécial, composé de 7 personnalités, devait retenir deux toreros pour affronter ensuite un Palha. Hugo Viney-Thomas fut le premier à l’attaquer sur la corne gauche avant de tourner un superbe écart à droite et de conclure sur deux beaux passages à gauche. Thomas Marty dessina un bon premier à droite et deux autres à gauche. Finalement, Hugo Viney-Thomas fut choisi par le jury pour recevoir à la fin du spectacle le trophée et la couronne de laurier.
Entre temps, sur le Peñasco de Jaime Brujo, un 542 kgs imposant, les sauteurs Guillaume Vergonzeanne, Dominique Larié et Louis Ansolabéhère nous offrirent un récital de sauts de grande qualité. Toute la gamme, en solo ou en duo, avec une rapidité sans pareille. Un grand bravo d’ailleurs aux entraîneurs Denis Coll, Stéphane Courtiade et David Loupien qui ont montré là beaucoup d’adresse et de technique pour replacer le toro (et les autres aussi d’ailleurs).
Et puis vint le lourd, le très lourd même…
Baptiste Bordes se présenta devant Furioso, un Balthasar Iban de 508 kgs. Baptiste Bordes fit le maximum pour que la bête réponde à ses attaques, le sollicitant parfois de très près. Il avait tendance à s’arrêter, ce qui complique toujours la tache, mais le dernier écart de Baptiste à droite fut excellent. Nicolas Vergonzeanne voulait relever le défi d’effectuer deux sauts sur chaque toro de cette 2ème partie. Il effectua donc un saut périlleux vrillé et un saut à la Garocha. Deux sauts réussis.
Vint ensuite pour le doyen Didier Laplace, un Conde de Mayalde de 521 kgs, Desconocido. Cet inconnu donna un peu de mal à Didier Laplace. Mais après un premier écart pour tester, le second à droite passa extrêmement près et l’écarteur dut sentir le danger comme nous pûmes le ressentir le ressentir nous-mêmes. Il y avait danger, mais l’expérimenté Didier Laplace sut faire ce qu’il fallait pour passer 5 écarts supplémentaires sur l’autre corne. Nicolas Vergonzeanne ajouta un périlleux vrillé puis un périlleux, touchant le taureau sur ce 2ème saut. Emotion là aussi et beaucoup d’applaudissements.
Une deuxième sortie pour les sauteurs au-dessus de Fogoso de Jaime Brujo confirma l’aisance de nos as de la voltige. Le saut pieds-joints arrière avec un tourniquet de Guillaume Vergonzeanne est à classer dans le « must » de ces sauts. Une vuelta fut demandée par le jury.
Mathieu Noguès fut le plus mal servi de la soirée avec Boletero, un Victorino Martin Andrés de 500Kgs, beau d’aspect, mais qui freinait et se retournait. Mathieu ne put dessiner que 3 écarts mais le second fut très beau et au ras de la corne. Nicolas Vergonzeanne ajouta 3 sauts, un périlleux vrillé, un saut de l’ange et un périlleux.
Avant la sortie du dernier « monstre » de la soirée, Didier Goeytes qui officiait en tant que speaker, appela pour le salut deux autres grands toreros qui auraient dû être en piste ce soir mais qui sont tenus éloignés en ce moment : Christophe Dussau et Jean-Marc Lalanne. Le public dacquois leur réserva l’ovation méritée, en attendant de les revoir au plus vite.
Le plus gros des toros avait été réservé pour la fin et ce fut Benjamin de Rovère qui eut le redoutable honneur de l’affronter. Lui qui posait sur les affiches était maintenant dans la piste, face à ce monstre de 591 kgs de Montalvo : Emperador. Un nom prédestiné pour ce combat des temps modernes. Benjamin attaqua avec la fougue qui est la sienne, corne gauche, pas mal, corne droite, mieux… et puis le 3ème toujours à droite fut très beau. Un quatrième à gauche, un cinquième bon à droite… Benjamin avait rempli son contrat. Nicolas Vergonzeanne s’envola pour un beau périlleux vrillé.
A l’issue de ces onze sorties, le peuple de Dax pouvait s’émerveiller et se réjouir de la réussite de ses champions de l’arène. Ils avaient combattu et vaincu. Et même si l’un des toros sauta avec force dans le callejon, renversant au passage les caméras d’Eurofilm, la bravoure des hommes l’avait emporté sur la force et la ruse animale.
Une sortie supplémentaire festival face au Volcan de Domecq fut offerte au public. Didier Laplace et Christophe Avignon attaquèrent en duo, suivi de Benjamin de Rovère-Baptiste Bordes et des quatre sauteurs… la dernière prestation, en file indienne de Louis, Dominique, Guillaume et Nicolas fut le point final de cette réussite.
On pouvait alors passer aux récompenses, elles furent nombreuses… puis tous les acteurs firent une haie d’honneur à Nicolas Vergonzeanne afin que le peuple de Dax acclame celui qui méritait de triompher pour une organisation parfaite, résultat de mois de travail, et un spectacle digne des plus grands shows, mais où le cœur du spectacle reste la tradition de l’écart et du saut.
La soirée se termina par le spectacle tout aussi magique de la Fiesta Vaquera, un ballet de chevaux et de cavaliers, sous un déluge de sons et d’images laser qui firent briller nos yeux. Des feux d’artifice multicolores éclatèrent aux quatre coins des arènes, dernier moment de magie. La 3ème Nuit du Toro s’achevait… le public dacquois venait de voter la vie pour nos gladiateurs des temps modernes… Show must go on...



Le Reportage video de Alain Garres




Le reportage vidéo de la Nuit du Toro par lien

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Nicolas Vergonzeanne / photo de Jean-Marie
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