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Temporada : Les Fallas de Valencia, une Feria particulière ! Retour sur les Fallas par Pierre Nabonne
(24/03/2013)
Les Fallas de Valencia, une Feria particulière

La population valencienne est bien connue pour sa joie de vivre, son exubérance, son envie de profiter de la vie et de s’amuser. Autant de traits de caractère qui atteignent leur paroxysme lors des Fallas, ces fêtes traditionnelles que célèbrent à la mi-mars plus de 80 villes de la région. Chaque quartier a passé commande, bien longtemps à l’avance, aux charpentiers, menuisiers, ébénistes les plus réputés pour construire ces fameuses Fallas, monuments éphémères supportés par une armature de bois pouvant atteindre de 20 à 25 mètres de hauteur qui seront réduits en cendres et en fumée au soir du 19 mars, nuit de la Saint Joseph, patron des charpentiers. Les dizaines de figurines satiriques illustrant les maux de l’époque, la crise, le pouvoir des banques, la corruption, les coupes sombres dans les budgets, subiront le même sort, avant que tous se remettent au travail pour faire encore mieux l’an prochain.
Valencia est aussi la capitale de la musique et ce sont des centaines de fanfares et bandas qui entraînent les nombreux badauds dans de folles sarabandes. Mais l’autre particularité des Fallas, c’est le bruit suscité par les explosions journalières des feux d’artifice, de nuit comme de jour. Les énormes pétards de la mascletá éclatent immanquablement à 14 heures, juste avant l’heure de la paella, et ce déferlement de poudre et de couleurs réussit à faire vibrer tout le sol avoisinant, laissant chacun abasourdi par ces cinq minutes de jouissance auditive et pyrotechnique.
Mais l’Espagne sait aussi mélanger allégrement le profane et le sacré : près de 100.000 fidèles, sagement alignés en plusieurs rangs pouvant atteindre une longueur de plusieurs kilomètres, attendent patiemment leur tour pour venir déposer, au son des musiques, leurs bouquets sur l’autel qui s’élève majestueusement sur la place de la Vierge des Désemparés en l’honneur de la mère de Dieu.

Et, à 17 heures, sonnent les clarines annonçant le début de la Feria taurine. En cette année où, crise oblige, beaucoup d’arènes se sont vu obligées à réduire leur programmation, on a continué à voir grand à Valencia. Tout a commencé par un cycle de novilladas avec une nouvelle prestation très remarquée du lauréat 2012, le Franco-Valencien Román, lequel a encore démontré toutes ses qualités lors du lever de rideau du samedi 9 mars. Refusant les deux oreilles majoritairement réclamées par le maigre public, le président reçut la bronca de la tarde.L’Arlésien Juan Leal ne put pas faire grand-chose devant des Fuente Ymbro quasiment statufiés mais il se rattrapa largement huit jours plus tard dans les Landes à Samadet en graciant un novillo du même élevage : comme quoi…
Pour la seconde novillada piquée, Javier Jimenez coupa la seule oreille du festejo, imité le lendemain par Vicente Soler.
La Feria dite « des encastes » pouvait alors commencer, avec le mardi 12 mars une corrida d’Adolfo Martin d’une présentation magnifique mais offrant peu de possibilités à la muleta.
Excepté le superbe Aviador sorti en 3° position qui, dans des mains plus expérimentées que celles de David Estève (vuelta) aurait pu permettre le triomphe de Antonio Ferrera ou Eduardo Gallo.
Le lendemain, Rafaelillo, Robleño et Castaño luttèrent en vain contre des Miuras impossibles, aux cornes plus que douteuses, bien loin de ceux de Nîmes ou de Béziers l’an dernier ; les seules véritables ovations vinrent récompenser le travail du picador Tito Sandoval et du banderillero David Adalid, rien de surprenant pour ceux qui les ont déjà vus à l’œuvre.
Et l’histoire se répéta lors de la tarde suivante avec les Alcurrucén opposés à Diego Urdiales, David Mora et Saúl Jimenez Fortes, le plus remarqué des trois.
Il fallut donc attendre le vendredi 15 mars et la quatrième corrida de toros pour voir enfin le mouchoir blanc accordant une oreille plus que méritée à Iván Fandiño. Lequel se planta hardiment face aux cornes d’un adversaire pourtant peu collaborateur auquel, muleta balayant le sol avec une grande autorité, il parvint à imposer brillamment sa loi par des séries très joliment ajustées. Par contre, ni Juan Bautista (ovation, tout de même) ni Matias Tejela ne trouvèrent matière à s’illustrer devant des Fuente Ymbro dépourvus de caste.

Le samedi 16, les toros de Garcigrande et Domingo Hernandez étaient annoncés pour Castella, Jose Marie Manzanares et Alejandro Talavante et la plaza enregistra son premier « No hay billettes ». Les toros de Castella manquèrent tant soit peu de race mais Sébastien débuta sa seconde faena par trois cambiadas- maison au centre du ruedo avant de réaliser une faena importante devant un toro qui n’en méritait peut-être pas autant. Une estocade un peu trop en arrière ne lui fit accorder qu’un seul trophée, récompense obtenue également par ses compagnons de cartel, Manzanares qui se reprit bien après avoir été dangereusement soulevé par son adversaire et Alejandro Talavante, très inspiré, à la fois classique et imaginatif, dans des suertes bien rodées en Amérique Latine.

Le dimanche 17, la température s’était enfin réchauffée, l’ambiance également, mais on s’agita beaucoup en coulisse, après que les vétérinaires aient refusé dans sa totalité le lot de Zalduendo, prévu et remplacé par des Nuñez del Cuvillo qui permirent à l’autre Cordobes (Manuel Díaz) de couper 2 oreilles et à El Fandi de faire encore mieux avec 3, tous deux effectuant le répertoire qu’attendaient leurs partisans pour sortir par la grande porte. Quant aux aficionados, les vrais, ils n‘oublieront pas la belle saveur des muletazos de Finito de Córdoba.

Le lendemain 18 mars, les assistants attendaient beaucoup de Juan Jose Padilla, lequel, en plus de son bandeau sur l’œil, devait supporter un énorme pansement dû à une récente intervention chirurgicale. Si les trois premiers Jandilla se montrèrent assez décevants, tout changea ensuite, Padilla accueillant le quatrième par six largas de jodillas, chicuelinas, serpentinas, banderilles, avant d’instrumenter sa faena avec son habituelle joie de toréer et d’en terminer d’une estocade défectueuse mais efficace, lui valant 1 oreille, à la grande satisfaction de ses admirateurs qui sont nombreux. Si El Cid dû se contenter de timides ovations, Miguel Ángel Perera, débutant au centre du ruedo, arracha de très belle manière 1 oreille parfaitement méritée.

Il ne restait donc que le grand jour du 19 mars pour espérer, matin et après-midi, le grand triomphe. A Valencia, comme partout, la corrida équestre bénéficie de nombreux partisans, lesquels eurent tout le loisir de s’enthousiasmer (devant d’assez bons toros de Bohorquez) devant les prouesses de Diego Ventura (4 oreilles) et d’Andy Cartagena (2 oreilles) assurant une septièmes Grande Porte de Valencia au centaure de Bénidorm.

L’après-midi, ils étaient tous là pour un final en apothéose. Mais Enrique Ponce se retrouva sans matériel adéquat pour débuter avant de se montrer excellent, comme en ses plus beaux jours, devant son second Domecq. Il échoua, hélas, à l’épée et le natif de Chiva dû se contenter d’un salut très chaleureux.
Le lauréat de la tarde (et de la féria quand aux nombres d’oreilles coupées) fut le jeune Sévillan Daniel Luque qui hérita tout d’abord d’un Parladé qu’il réussit à templer à mi-hauteur pour lui couper une oreille avant d’obtenir les deux d’un excellent sobrero de Jandilla auquel il servit une remarquable faena, terminée par ses déjà connues « Luquesinas », sans l’aide de l’épée. Laquelle lui permit ensuite l’estocade fulminante du triomphe, 2 oreilles et sortie méritée par la Grande Porte.

Mais Morante de la Puebla avait entre-temps effectué une faena historique, la faena de la tarde, de la feria et de beaucouip d’autres, face au cinqiuième toro. Il avant involontairement effrayé les tendidos, manquant son descabello du premier , le toro le poursuivant à fond de train sur 40 mètres, la corne dans la chaquetilla. Il s’en sortit avec une coupure au pied, un moindre mal.
Quelques points de suture en plus et moral au zénith à sa sortie de l’infirmerie, il souleva les arènes face à son second Domecq, accueilli avec une douceur exquise à la cape, les mains plus basses que jamais, avant de démontrer un temple incroyable à la muleta, de la main droite surtout, embarquant son adversaire dans des voyages interminables, une inouïe beauté plastique. Tout y était… sauf l’estocade, 1/3 d’épée et deux descabellos. Dommage, mais la vuelta devant un public en transes, littéralement subjugué, valait toutes les oreilles du monde.

Maestro, votre démonstration dans une arène de première catégorie en appelle beaucoup d’autres. Dans notre Sud-Est, personne n’a oublié la chaise de Nîmes, les banderilles de Béziers, et surtout la majesté de vos muletazos. Partout vous serez attendu, en Espagne comme en France.
Vous le savez, la Fiesta a besoin de vous, du torero au talent rare et à la personnalité affirmée que vous êtes.

Pierre Nabonne



 
 
 
 
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