Location vacances appartement Stes Maries de la Mer

MENU : Temporada - Artistes / Artisans - Boutique - Services
 
Actualité
 
 
 
Temporada : Séville 2013 : une Feria assez inégale. (Compte-rendu détaillé et résumés vidéo de la Feria de Séville 2013)
(20/04/2013)
LES VIDEOS





LE COMPTE RENDU


Seville 2013


Séville 2013 : une Feria assez inégale. Texte: Pierre Nabonne, Photos: Laure et André Nabonne

El Juli déclaré triomphateur, cela pourrait paraître assez ironique à ceux qui n’auront retenu de ce cycle taurin que sa grave blessure du 19 avril dernier. Alors qu’il entame sa troisième série de la main droite, il est pris très violemment par un toro de Cortés qui avait déjà eu des réactions assez imprévues auparavant. Il est transporté d’urgence à l’infirmerie alors que, depuis les gradins, on voit clairement sa cuisse droite en sang. Le diagnostic ne tardera pas à tomber : cornada importante de 15 centimètres qui frôle la veine saphène et atteint la veine fémorale. Opéré d’urgence, il devra même subir une seconde intervention le lendemain pour contrôler une hémorragie interne. Alors qu’il traversait une période euphorique, ses rêves de gloire viennent de s’évanouir pour un bon bout de temps. Son état s’améliore toutefois normalement, il a maintenant quitté l’unité de soins intensifs et s’est fixé pour objectif d’être capable d’être fin prêt pour le rendez-vous nîmois du 20 mai. A voir, d’après l’évolution….
Mais ni les jurés ni le public n’avaient oublié sa prodigieuse démonstration en avant-première de la Feria, le dimanche de Pâques devant des toros de Garcigrande. Déjà à la cape il enflamma les gradins par une Larga cambiada avant de dessiner, après les piques, un quite mêlant variété et beauté plastique qui laissa bouche bée ses compagnons de cartel, Morante de la Puebla et Manzanares. Et tout fut ensuite à l’unisson, jusqu’à donner l’impression de dicter une magistrale leçon de Tauromachie. Après une oreille de son premier adversaire, les deux du second furent le juste prix qui lui permit une sortie triomphale par la Porte du Prince.


Seville 2013


La suite, du 10 au dimanche 21 avril, souffrit souvent de la comparaison, même si la plupart des toreros s’évertuèrent à compenser les lacunes d’opposants trop souvent assez faibles ou manquant de race.

Le samedi 13, il fallut attendre le dernier toro du solo de Manzanares pour voir enfin le public se réveiller. Poussé par cette foule qui était jusque-là restée sur sa faim, José Maria en surprit plus d’un en se dirigeant vers la porte du toril pour y accueillir à genoux un Juan Pedro Domecq qui se révéla ensuite très noble devant sa muleta redevenue dominatrice et couper ainsi les deux oreilles lui permettant de sauver la face in-extremis.

Le lendemain c’était au tour du rejoneador Diego Ventura de se produire lui aussi en solitaire. Assez moyen devant ses cinq premiers opposants (deux oreilles seulement), il se montra beaucoup plus convainquant devant le dernier pour lui couper les deux oreilles lui ouvrant la Porte du Prince.

Pour commencer la semaine suivante, les six exemplaires de Nunez del Cuvillo n’avaient pas grand-chose dans leur moteur. Mais heureusement, il y avait Morante ! Après une pique assez symbolique, il se lança dans un quite par chicuelinas au ralenti avant de dessiner une demie- véronique d’une envoûtante langueur, d’une beauté plastique à couper le souffle et qui restera dans les annales de Séville, avant d’offrir encore à un public subjugué une nouvelle série de majestueuses véroniques et une sublime revolera : après un tel moment d’éternité, les discussions pour attribuer le trophée du meilleur toreo de cape seront vite closes….Sa faena de muleta sera courte vu les piètres conditions du toro, inégale mais dominatrice, parsemée de ces traits de génie qui plaisent tant aux Sévillans. Elle n’aura malheureusement pas la conclusion qu’elle aurait méritée, avec un pinchazo et ¾ d’épée. Qu’importe, le toreo de José Antonio Morante de la Puebla restera pour longtemps imprégné dans les rétines des assistants.

Derrière, notre Castella national voulait évidemment montrer ce dont il est capable. Et le voilà qui adopte lui aussi cette mode remise au goût du jour (Ah, ce Paquirri de notre jeunesse. .) d accueillir ses deux adversaires agenouillé face au toril avant de sortir toute l’étendue de son répertoire avec beaucoup de détermination devant du bétail pourtant peu propice, le public reconnaissant de son effort le faisant saluer les deux fois alors que Talavante devra se contenter d’une seule.


Seville 2013


Les deux tardes suivantes souffrirent carrément de la comparaison, les toros de Victorino se montrant aussi décevants que ceux d’El Pilar. Il fallut attendre le dernier, un sobrero de Parladé, pour voir un Daniel Luque méritant, obtenir une oreille avant que Jimenez Fortés fasse, lui aussi, montre de sa décision et fermeté le lendemain.

Avant ce fameux vendredi 19 avril déjà évoqué, le bilan restait tout de même assez maigrelet…Mais décidément, la démonstration d’El Juli le 31 mars puis ses absences forcées semblaient destinées à en faire le grand protagoniste de la Feria. Alors qu’il était entre les mains des chirurgiens, c’est à Antonio Nazaré qu’échut la responsabilité d’affronter « Duende », un magnifique toro de Victoriano del Rio remarquablement piqué par José Antonio Flor qui obtiendra d’ailleurs le prix réservé au meilleur picador. Et le jeune garçon, déjà très remarqué à Pampelune l’été dernier, se montra à la hauteur de son toro pour le toréer avec beaucoup de temple et lui couper les deux oreilles lui permettant de sortir en triomphe par la porte des cuadrillas : pour ouvrir la Porte du Prince de Séville, il en faut au moins trois dont deux du même toro. Manzanares, pour lequel le public sévillan a les mêmes yeux de Chimène que pour son père auparavant, dut se contenter d’une seule avant de révéler qu’il devait prochainement se faire enlever un kyste à la main droite qui le gêne depuis l’an dernier au moment de l’estocade. Mais pour rien au monde il n’aurait voulu manquer le rendez-vous sévillan…

Le lendemain, Juan José Padilla eut à souffrir de la sévérité présidentielle : on se demandera longtemps pourquoi il se retrouva injustement privé d’une oreille demandée unanimement par un public presque surpris de le voir toréer avec tant de douceur, totalement relâché.. Manuel Diaz « El Cordobés » (vuelta) et El Fandi firent, eux, leur show habituel devant d’excellents Torrestrella.

Le dimanche matin du final de la Feria, il fallut se lever plus tôt pour assister à la corrida équestre qui permit au Portugais Francisco Palha et à Luis Valdenebro de couper une oreille et à la jeune nîmoise Lea Vicens de montrer l’étendue de son jeune talent jusqu’à mériter une vuelta chaleureusement fêtée.

Mais l’après-midi, ce sont les fameux Miura qui attendaient les courageux prêts à les affronter. Malgré l’absence forcée d’El Juli que beaucoup espèraient dans cette confrontation d’un autre type,, peu de billets avaient été remboursés, preuve que la célèbre devise de Zahariche fait toujours recette. Effectivement, les six exemplaires firent sensation : de magnifique présentation, très armés, ils surent transmettre cette émotion que le public attend tout en faisant également preuve pour quatre d’entr’eux d’une grande noblesse. Rafaellillo hérita des deux les plus difficiles mais il parvint néanmoins à s’en sortir avec les honneurs. Javier Castaño fut lui aussi égal à lui-même mais, malheureux avec les aciers, il dut se contenter d’une vuelta. Mais quelle magnifique cuadrilla que la sienne, avec David Adalid partageant les prix de meilleur banderillero avec Juan José Trujillo, « subalterne » de Manzanarès .
Mais c’est l’appelé de dernière heure pour remplacer El Juli en cette tarde du 21 avril appelée à rester dans les mémoires, Manuel Escribano (apodéré par Robert Piles, il semble mieux connu en France qu’en Espagne comme spécialiste des corridas dures : on ne l’avait pas revu à Séville depuis 2007) qui accapara tous les suffrages. Vêtu de l’habit de lumières offert par un club biterrois à l’issue de la novillada de Feria 2002, il toréa ses deux Miura comme s’il n’avait jamais fait que ça, comme s’il s’agissait de n’importe quel élevage. Téméraire pour aller les accueillir à genoux devant la porte du toril, spectaculaire aux banderilles, étonnant de tranquillité, d’assurance et de temple avec sa muleta, décisif à l’épée, il obtint en toute légitimité les deux oreilles du dernier toro de la Feria, nommé « Datilero », du même nom que celui honoré d’une vuelta l’an dernier à Nîmes lors de l’inoubliable solo de Castaño. Décidément, voilà un nom qui se porte bien puisque cet autre « Datilero » de Séville reçut lui aussi fort justement les mêmes honneurs posthumes et que l’ensemble des six se voyait décerner à l’unanimité le trophée de la meilleure corrida complète.
Manuel Escribano, hissé sur de solides épaules et emporté par la foule dans une sortie triomphale qui va sûrement changer le cours de sa carrière, se verra octroyer le lendemain le prix de la meilleure faena par le jury de la Real Maestranza ainsi que celui de la meilleure estocade, le tout parfaitement mérité.

Si l’affiche officielle 2013 commémorait le centenaire de l’alternative de Juan Belmonte, il faut toutefois reconnaître que l’ensemble de la Feria n’aura pas toujours été du niveau du grand matador sévillan, mais qu’elle aura également réservé plusieurs moments inoubliables.

Pierre Nabonne.


Partager











 
 
 
 
  Cliquer ici pour en savoir plus !
Plan du site - Qui sommes-nous ? - Mentions légales - Contact