| |
 |
| Temporada : Fallas de Valencia : un début tonitruant ! Compte-rendu de Pierre Nabonne |
| (14/03/2016) |
A la suite de celles de Olivenza et Castellón, les arènes de Valencia ont ouvert leurs portes pour la traditionnelle Feria de Fallas, prévue en cette année 2016 du 11 au 20 mars.
Vendredi dernier, si la ville (la troisième d’Espagne) restait encore calme, un jeune Arlésien de 18 ans, Andy Younès, inconnu du grand public espagnol, se révélait sous l’objectif des caméras de Canal+Toros. Sidérant de calme, d’assurance, de maîtrise et de détermination pour sa première comparution dans une arène de 1°catégorie de l’autre côté des Pyrénées, il coupa une et une oreille de deux novillos pas très clairs, et en fut récompensé par une sortie triomphale par la Grande Porte. Nul n’aurait pu rêver _à part lui-même, sans doute_ de débuts plus heureux chez nos voisins ibériques pour l’ancien élève de l’école taurine d’Arles, façonné ensuite par Richard Milian, Gilles Raoux et Curro Caro actuellement : Andy, encore un des nôtres à suivre de très près….
Le lendemain pour la première corrida, José Garrido se montra absolument souverain devant un manso de Fuente Ymbro dont il coupa fort justement les deux oreilles. Si Jiménez Fortes ne put pas tirer grand-chose du lot qui lui échut, Padilla se fit très peur en recevant une rouste mémorable du suivant pourtant blessé à mort, s’acharnant jusqu’à son dernier souffle sur son visage déjà si maltraité et sur sa taleguilla. Sur les gradins, on pensait très fort à Saragosse, mais cette fois les dieux ne l’abandonnèrent pas…
Et l’on put partir savourer les tapas en toute quiétude, alors que déjà la ville frémissait d’impatience en pensant à ce dimanche 13 mars qui allait s’avérer historique. Des coins les plus reculés d’Espagne, toute une foule d’aficionados affluait vers la ville du Cid Campeador. Les professionnels, ganaderos, apoderados, empresas, picadors, banderilleros, maestros (Cesar Rincón, José Tomás, El Juli, José Marí Manzanares, Morante de la Puebla, Sebastien Castella et bien d’autres) étaient eux aussi exacts au rendez-vous pour clamer le droit au respect de leur passion, de notre passion commune. L’union fait la force, paraît-il : eh bien, les sceptiques et les détracteurs allaient en être pour leurs frais puisque les défenseurs de la Tauromachie allaient se compter plus de 40.000 lorsque, une heure avant le début de la corrida dominicale, Enrique Ponce prenait la parole pour lire devant les arènes un texte exaltant, par ce rassemblement pacifique « un exemple de civisme. Nous sommes porteurs des valeurs qui furent déjà celles de nos parents et grands-parents. Nous sommes fiers d’être aficionados. Nous revendiquons la liberté d’exprimer notre passion, une passion qui n’a rien de perverse et qui mérite le respect ».
Pendant que l’effervescence montait d’un cran au patio de caballos, il ne restait alors qu’à prendre place sur les gradins d’une Plaza comble bien avant le paseo. Malheureusement, plusieurs toros d’Adolfo Martín, tous d’une présentation irréprochable, allaient manquer d’un peu de fond pour permettre à Manuel Escribano de s’exprimer totalement. Par contre, Paco Ureña nous sortait devant le troisième un vrai festival de la main gauche.Violemment accroché en fin de faena, il s’en sortait miraculeusement pour couper en toute justice la première oreille de la tarde. La seconde allait échoir à un Rafaelillo des grands jours, gagnant un bras de fer très engagé avec un toro particulièrement retors qui cherchait sans cesse ses zapatillas. Il avait longuement pleuré l’an dernier après une estocade manquée à Madrid qui nous avait émue ; il en finissait cette fois d’une épée jusqu’à la garde et il pouvait enfin savourer un triomphe majeur. Oui, ce dimanche 13 mars allait rester dans les annales de la Tauromachie !
Valencia a puissamment donné le ton : Peuples du toro, unissez-vous ! Et faisons entendre nos voix à ceux qui nous insultent depuis trop longtemps.
Pierre Nabonne.
|
|
|
|
|
|
