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Temporada : Fallas de Valencia 2016 : Suite et Fin en Apothéose. Compte-rendu Pierre Nabonne
(21/03/2016)
Nous avons vu dans l’article précédent que le grand rassemblement pro-tauromachie du dimanche 13 mars avait porté Valencia à ébullition.
Les medias avaient été bien obligés de relayer l’info et, le lundi matin avant d’attaquer l’ultime semaine, l’écho des cris de « Libertad » se faisait encore entendre en tous lieux.
Pas aussi fortement toutefois que la traditionnelle mascletà d’avant la paella, dont les impressionnantes explosions font trembler le sol à 14h tapantes durant près d’un mois !
La novillada de l’après-midi, quant à elle, manqua quelque peu de vibration malgré les efforts de Lorenzo et Climent, tous deux récompensés par une oreille. Mais le plus remarqué fut sans nul doute Ginés Marín, très complet mais malchanceux à l’épée.
Si les vrais aficionados connaissent déjà Juan del Alamo, il effectuait à peine sa présentation à Valencia. Il convainquit pleinement ceux qui le découvraient et il fut salué par une sortie par la Grande Porte justifiée après avoir coupé une et une oreille. Pendant ce temps Joselito Adame se trouvait encore à l’infirmerie où on l’opérait (avec succès) d’une sérieuse cornada reçue par un toro de Zalduendo pourtant blessé à mort. Comme quoi...
En milieu de semaine, ce fut au tour de Román de se rappeler au bon souvenir de ceux qui l’auraient oublié après une année blanche. Toute volonté dehors et talent retrouvé, il mérita amplement la vuelta puis l’oreille qui vinrent récompenser ses mérites. L’autre Valencien Jesús Duque possédait lui aussi une envie folle de triompher mais le bétail du Niño de la Capea ne lui facilita guère la tâche. Pas plus peut-être qu’à El Soro, dépassé cette fois par les événements. Il en avait, certes, étonné plus d’un l’an dernier mais les miracles ne se reproduisent pas souvent : s’il était arrivé jusqu’à la Plaza en calèche, il dut essuyer quelques sifflets à la sortie. Nous avons bien aimé Vicente Ruiz El Soro dans les cartels de banderilleros des années 80 et l’admirable volonté dont il a fait preuve après de multiples opérations mérite un immense respect mais là, il serait sans doute temps de passer la main…

Si certains avaient trouvé originale l’idée d’opposer un nouveau venu à un torero plus expérimenté, d’autres étaient plus sceptiques avant les mano a mano des jeudi et vendredi.
Mais les événements allaient leur donner tort, malgré le peu de collaboration des toros de Victoriano del Río et de Cortés. Alejandro Talavante, tout en se montrant une nouvelle fois excellent, ne put couper qu’une seule oreille. Et c’est Andrès Roca Rey, ce petit Péruvien d’à peine 19 ans au visage de chérubin, qui remporta tous les suffrages. Déjà très actif en de nombreux quites à la cape, il affirma à la muleta une étonnante autorité alors que son alternative, à Nîmes en septembre dernier, est encore toute récente. Créatif et varié, il mit le public debout par quatre cambiadas avant d’en finir par des bernardinas à couper le souffle. Après une estocade « al encuentro » réussie, le président lui accorda sans aucune hésitation deux oreilles plus que méritées, alors que le bon public valencien demandait même la queue et que Manolo Molés, dans son micro, assurait que « nous venions d’assister à l’une des faenas qui compteront dans la temporada ». Insatiable, il repartit au combat avec la même soif de vaincre devant son dernier adversaire et il récolta un nouveau pavillon qui en faisait déjà, à l’issue de cette tarde inoubliable du jeudi 17 mars, le triomphateur des Fallas 2016. Ivan García était, pour sa part, reconnu comme étant le meilleur subalterne, un vilain qualificatif pour saluer ces autres acteurs essentiels de la Fiesta.
Le lendemain, la rivalité entre El Juli et López Simón éclata au grand jour. La révélation de l’an dernier cache sous des airs quelque peu introvertis une énorme ambition, mais le « maître » El Juli n’est absolument pas disposé à s’en laisser compter. Ses yeux semblaient lancer des éclairs alors que son rival, venant de couper sa seconde oreille, se lançait dans un nouveau quite audacieux, à genoux devant le cinquième Domingo Hernández. Julián, en retard d’un trophée, sortit alors en piste comme mû par un ressort pour dessiner une magnifique série de lopecinas terminées par une paire de medias impériales qui firent rugir les gradins. Plus rien ne pouvait l’arrêter dans l’une de ses meilleures faenas achevée par un descabello d’école, genou ployé style Roberto Domínguez. Deux oreilles pour chacun des deux belligérants, la querelle des « anciens » et des « modernes » ne prendra jamais fin mais le compte était bon !
Pour le grand jour de la St Joseph, samedi 19 mars, le ruedo parut soudain plus calme alors que dehors l’interminable offrande de fleurs, longue de plusieurs kilomètres, déroulait tous ses fastes. Il faut aussi reconnaître que les fameux Nuñez del Cuvillo se révélèrent cette fois assez soporifiques. Trophée au meilleur toro : pas attribué, cela veut quand même dire quelque chose…David Mora nous démontra qu’il avait totalement récupéré de la très grave blessure reçue voici deux ans, alors que Sébastien Castella, malchanceux à l’épée, laissa lui aussi une excellente impression. Mais Enrique Ponce, déjà sacré triomphateur à Castellón, fut encore le lauréat du jour. Une nouvelle fois sa muleta prodigieuse de temple incita à collaborer un adversaire pourtant peu enclin à se livrer. Et les efforts d’Enrique pour aller chercher le succès dans son toreo de proximité final nous émurent profondément. Alors qu’il achevait avec une oreille superbement gagnée sa 100° corrida à Valencia, il venait de nous prouver qu’il avait lui aussi de bien belles choses à nous dire encore.
Le lendemain matin dimanche, alors que l’odeur de poudre et de cendre des 800 Fallas consumées en d’immenses brasiers au son de l’hymne valencien s’évanouissait à grand peine, certains eurent du mal à se lever pour assister à la corrida équestre. Mais seuls les absents eurent tort. Devant des toros de Bohórquez un peu trop statiques, Andy Cartagena, le neveu du grand Ginés, triompha pleinement avec son rejoneo, mélange de classique et d’hétérodoxe. Avec une et une oreille (plus pétition de la seconde), il sortit une nouvelle fois sur les épaules de ses admirateurs. Diego Ventura (sensationnel dans ses quiebros et ses passages ultra-risqués au ras des talenquères mais peu heureux avec le rejón de muerte), dut se contenter de longues ovations alors que Léa Vicens montrait qu’elle n’était pas venue pour faire de la figuration en si bonne compagnie: les Valenciens reconnurent son aisance et son temple en l’applaudissant chaleureusement lors de ses deux vueltas.
Il ne restait plus qu’à se préparer au baisser de rideau d’une longue et belle Feria, a las cinco de la tarde. Si El Fandi et Manzanares, chacun dans son style, espéraient être mieux servis au sorteo pour pouvoir s’exprimer davantage, Cayetano signa une magnifique faena devant le meilleur Juan Pedro Domecq, le troisième. Absolument seigneurial dans ses attitudes comme dans le tracé de ses passes, tant à genoux que debout, il enthousiasma à juste titre un public.qui lui fit un triomphe. Et, comme il acheva son chef d’œuvre d’une estocade que n’aurait pas renié son père, l’immense Francisco Rivera « Paquirri », la présidence lui accorda deux oreilles parfaitement méritées qui lui permirent d’ouvrir une dernière fois la Grande Porte à deux battants.

Décidément, cette édition 2016 des Fallas de Valencia restera dans les annales, tant par l’impact du rassemblement du 13 mars que par la qualité de la plupart de ses corridas. Et elle augure d’une temporada qui s’annonce déjà comme assez exceptionnelle.

Pierre Nabonne












 
 
 
 
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