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| Temporada : Jerez, Madrid, un week-end en Espagne. Compte-rendu de Pierre Nabonne |
| (11/05/2016) |
Pas terrible ce printemps 2016… Le temps n’incitait guère à l’optimisme ces samedi et dimanche 7 et 8 mai. Heureusement, télévisions et Internet étaient là pour nous permettre de vivre deux tardes d’exception.
A Jerez, José Tomás effectuait enfin sa rentrée, un an et demi après sa dernière prestation, 2014 à Malaga. Si les sceptiques pensaient qu’il n’avait plus rien à démontrer entre les glorieux anciens peu enclins à baisser la garde et les jeunes loups avides de reconnaissance, ses admirateurs attendaient un nouveau miracle. Et ils eurent raison d’y croire ! La muleta en avant, les pieds rivés au sol, ils retrouvèrent leur idole tel qu’en lui-même, liant ses passes dans un mouchoir de poche avec une déconcertante facilité. Certes, nous n’étions pas dans une arène de 1° catégorie, certes le toro n’était pas un bison. Mais ce Nuñez del Cuvillo venait de tellement loin, il galopait avec un tel entrain avant de s’engouffrer dans la muleta du Maître qu’il était tout à fait digne d’intérêt. Et les deux oreilles et la queue (plus une autre ensuite devant un adversaire beaucoup plus retors) étaient sa juste récompense.
Pour une rentrée, qui aurait pu rêver mieux ? Et, à Alicante où on l’attend pour la Saint-Jean, les files s’allongent déjà aux guichets. Alors, pourquoi pas à Nîmes en septembre ? Allez Simon, un nouvel effort de persuasion, on compte sur vous…
Pendant ce temps-là, à Madrid la San Isidro avait débuté et la première corrida équestre était prévue pour ce même samedi. Si l’aisance et les séquences
spectaculaires d’Andy Cartagena lui valaient un beau triomphe pour célébrer ses 20 ans (déjà) d’alternative, Diego Ventura aurait mille fois mérité de l’accompagner dans sa sortie par la Grande Porte. Enfin, Señor Presidente, qu’aurait-il fallu faire de plus pour cela ? Pourquoi avez-vous été le seul à ne pas voir la meilleure faena de sa vie à Las Ventas où il est pourtant déjà sorti 11 fois en triomphe ? Alors, pour sa seconde comparution du 21 mai, si vous êtes encore au palco présidentiel, por favor ouvrez un peu plus les yeux…
Le lendemain ne s’annonçait pas sous les meilleurs auspices, la matinée venant apporter un mauvaise nouvelle : les vétérinaires venaient de refuser les toros de Margé prévus pour le mardi 10 mai. Alors que nous nous faisions une fête de célébrer l’avènement du premier élevage français appelé à fouler le sable de Las Ventas durant la première Feria au monde ( les Yonnet l’avaient déjà fait, mais c’était en été, le 4 août 1991), les larmes du ciel venaient pleurer nos espoirs déçus. Allons, ce sera pour une prochaine fois, Robert Margé déclarant : « Je n’en veux à personne. On passera au dessus de cette épreuve et on reviendra avec encore plus de force ».
Et puis Juan Bautista aller laver presque aussitôt notre honneur durant la tarde dominicale. Déjà excellent à la cape pour la réception d’un Montealto de haut vol superbement banderillé par Rafael Viotti, notre Arlésien nous sortait deux magnifiques séries de la gauche, puis trois de la droite absolument parfaites agrémentées de détails du plus bel effet. Et, l’estocade a recibir ne laissant aucune chance à son adversaire, le public qui avait bravé la pluie sortait unanimement ses mouchoirs blancs et le Président (pas le même que la veille) accordait une superbe oreille à notre représentant : on lui en avait volé une l’an dernier mais il triomphait en cet historique 8 mai 2016 et nous nous réconcilions avec Madrid !
Pierre Nabonne.
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