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Temporada : Madrid - Encore un vendredi 13 pour le souvenir… Compte-rendu de Pierre Nabonne |
(13/05/2016) |
Personne n’a oublié le glorieux 13 avril de Séville avec le magnifique « Cobradiezmos » gracié par Manuel Escribano. Mais à Madrid un mois plus tard, ce n’était pas mal non plus…
Certes, les quatre Nuñez del Cuvillo madrilènes n’avaient rien de comparable avec les Victorino sortis à Séville, et les deux du Comte de Mayalde non plus. Sebastien Castella en sait quelque chose, lui qui hérita de deux toros dépourvus de tout pouvoir de transmission. Le jeune Péruvien Andrès Roca Rey, pas encore 20 ans, ne fut guère mieux servi devant celui de sa confirmation d’alternative. Rien ne laissait alors présager de ce qui allait suivre... Le cinquième sortit du toril à toute vapeur et il désarma Talavante dès qu’il lui présenta sa cape. Piques et banderilles ne calmèrent, ni ses ardeurs, ni ses coups de tête et Alejandro se retrouva sans muleta à sa 1° tentative. Mais ce Talavante-là arrive à maturité et sa technique et son cœur lui permirent d’imposer à son adversaire de très belles séries de la gauche terminées par une superbe estocade. L’unanimité se fit immédiatement dans les gradins pour demander une très belle oreille aussitôt accordée par la présidence.
Laquelle eut le don de faire monter en pression un Roca Rey déjà chaud bouillant avant la sortie du sixième. Ce dernier ne payait pas davantage de mine que ses congénères et l’on commençait à se demander pourquoi les Margé avaient été refusés quatre jours auparavant…Mais il trouva en face de lui un jeune garçon ne doutant de rien et surtout pas de lui-même. Il entama sa démonstration les pieds rivés au sol dans d’impressionnants statuaires qui mirent le public dans sa poche avant d’inventer une faena de haut vol. Talent, courage à toute épreuve pour rester dans les cornes et susciter la charge du toro, arrucina dans le dos à faire frémir le conclave, estocade a por todas le cœur en avant et grosse bousculade dont il sortait miraculeusement indemne, l’ensemble du public en transes demandait les deux oreilles qui lui ouvrait la Grande Porte, la toute première de cette Feria de San Isidro 2016 . Et la foule en délire emporta son héros au visage de chérubin par la mythique calle de Alcalá.
Quand on pense à tout le chemin déjà parcouru depuis l’alternative nîmoise de l’automne dernier, nous sommes nombreux à penser qu’Andrès Roca Rey est parti pour emprunter un parcours qui pourrait bien le mener vers les plus hauts sommets. Pierre Nabonne.
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