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Temporada : Béziers 2016, mi-figue, mi raisin... |
(18/08/2016) |
Vous savez déjà tout sur cette Feria de Béziers qui vient de se terminer. Nous allons tout de même essayer d’en établir notre bilan. Bien sûr, les détracteurs se réjouissent déjà d’une fréquentation générale en baisse de 25 %.. Ils oublient qu’à Bayonne c’était déjà 20 % de moins, comme partout ailleurs en France et en Espagne. Et que seules des arènes de 7 ou 8.000 places arrivent encore à faire le plein.. Alors que celles de Béziers peuvent accueillir plus de 13.000 spectateurs. En outre, pas le moindre incident n’a été à déplorer, une constatation qui, par les temps qui courent, n’a pas de prix….
Sur le plan taurin, il faut reconnaître que beaucoup de toros ont déçu..A l’exception de quatre Miura exceptionnels (le quatrième, 589 kilos, n° 42, vuelta al ruedo)) et, dans une moindre mesure, du second Nuñez del Cuvillo de Castella. C’est peu, et les Maestros eux-mêmes espéraient certainement mieux…. Les Bohorquez de Pablo Hermoso de Mendoza, sans classe ni charges, ne lui ont permis de briller qu’à la fin de sa seconde faena sur son fameux Pirata. La présidence lui accorda une oreille, tout comme à Sébastien Castella qui s’employa beaucoup pour canaliser les charges de son premier Garcigrande. En fait, c’est Alberto López Simón qui hérita du meilleur toro de la tarde. Il réalisa une excellente faena qui porta réellement sur le public, avant de perdre un trophée à l’épée. Le lendemain, le samedi 13 août pour le cartel-star de la Feria, tous trois firent le maximum Et nous eûmes droit au Castella des grands jours devant le seul Nuñez del Cuvillo digne de la réputation de sa ganaderia. Trois grandes cambiadas au centre de la piste, un changement de main qui sembla durer une éternité, d’excellentes séries des deux mains, un final entre les cornes et une grande estocade, tout y était. Et rarement deux oreilles auront été aussi méritées. Celle d’un Talavante d’un goût exquis, était tout aussi justifiée. Main l’on ne peut que regretter qu’il n’ait pas eu d’adversaire à la mesure de sa classe. Et le jeune Péruvien Andrès Roca Rey n’allait pas rester en retrait, ce n’est pas dans son tempérament. Incroyablement varié à la cape, intrépide mais lucide muleta en main, il conquit l’ensemble du public qui le récompensa par une et une oreille. La novillada non piquée du matin avait déjà été fort intéressante, avec deux oreilles pour le Biterrois Carlos Olsina et une pour Maxime Solera. Et celle du lendemain, encore devant des becerros de Margé, s’avéra du même niveau. La vuelta d’Alfonso Ortiz a été fêtée comme elle le méritait, et Baptiste Cissé a obtenu son trophée. Mais le grand triomphateur de cette matinée dominicale du 14 août à été le tout jeune André Lagravère ( dit El Galo), fils de Michel, vaillant torero des années 90 et frère cadet de « Michelito », déjà matador de toros. Bon sang ne saurait mentir et les qualités naissantes d’André lui ont valu une sortie triomphale par la Grande Porte. Et, même si l’on sait dans la famille que le chemin est ardu, nous parions que bien d’autres triomphes suivront.s’il continue dans cette voie Si le becerro toréé par André Lagravère avait été justement honoré d’un tour de piste posthume, les toros de Robert Margé de l’après-midi, tous magnifiquement présentés, ne manifestèrent pas, hélas, la même noblesse. Si le classicisme de Diego Urdiales (vuelta) eut du mal à convaincre les Biterrois, Juan Bautista, (grand spécialiste de l’élevage des Monteilles), triompha devant son premier adversaire après une faena toute en douceur et en pureté conclue par un recibir au second essai. Restait David Mora, que l’on retrouvait avec grand plaisir après la terrible blessure qui avait failli lui coûter la vie voici deux ans. Et il réussit son retour, s’employant avec énergie pour arracher quelques séries méritoires au fil des planches avant une belle estocade primée par une oreille. Allez, il restait encore le 15 août pour sortir véritablement satisfait des arènes. Le matin, la novillada piquée permettait à Adrien Salenc (qui décrochait le précieux Tastavin d’argent) et à Andy Younes d’obtenir une oreille chacun des novillos de Marie Sara, alors que l’on attendait mieux du Mexicain Luis David Adame à quelques semaines de son alternative nîmoise. Mais Rafael Rubio « Rafaelillo », Mehdi Savalli et Alberto Lamelas comptaient déjà les heures les rapprochant de leur rendez-vous avec les imposants Miura.Effectivement, Rafaelillo eut affaire à un premier adversaire aux coups de tête hyper-dangereux . Mais le vaillant combattant de Murcie en a vu bien d’autres, et un coup d’épée parfait lui offrit sa première oreille. Deux autres allaient suivre devant le quatrième après une faena exceptionnelle de domination, de pouvoir, de technique, de profondeur et même de temple, encore achevée par un grand coup d’épée. Si Alberto Lamelas laissa le public biterrois assez froid, Mehdi Savalli eut tôt fait de réchauffer l’ambiance. Toujours aussi spectaculaire à la cape (à genoux et debout), il délivra devant le cinquième une faena volontaire avec quelques bonnes séries avant d’en finir d’une estocade concluante. Allez Mehdi, on t’attend à Boujan et à Arles pour cette fin de saison qu’il faudra absolument finir en beauté. Béziers 2017, c’est encore très loin mais tous les aficionados y pensent déjà. Pierre Nabonne.
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