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| Temporada : Madrid : Un mano a mano à émotions |
| (20/05/2021) |
Le mercredi 19 mai était une date que beaucoup d’aficionados avaient cochée sur leurs agendas. La confrontation entre Andrès Roca Rey et Pablo Aguado devant des toros de trois lots différents (Jandilla, Garcigrande et Cuvillo) était attendue avec un grand intérêt et la plaza de Vistalegre était, cette fois enfin, mieux garnie.
Mais cela ne se passa pas comme prévu puisqu’on frôla le drame par deux fois. Juan José Domínguez, banderillero de la cuadrilla de Roca Rey, se retrouva d’emblée violemment roulé au sol et repris férocement avec insistance par les cornes du Vegahermosa (le second fer de Jandilla) qui ne voulait pas lâcher sa proie malgré les secours de ses compagnons accourus au quite. La gravité des blessures ne faisait aucun doute avec quatre trajectoires au niveau de l’hémothorax gauche et plusieurs fractures de côtes. L’opération fut longue et délicate, mais miraculeusement aucun organe vital n’était touché. Cela, Andrès Roca Rey l’ignorait lorsqu’il débuta sa faena de muleta mais le jeune maestro sut néanmoins se sublimer dans un travail de bon aloi qu’il clôtura par une lame concluante. La majeure partie du public comprit parfaitement l’importance de son effort en sortant ses mouchoirs, mais inexplicablement le président resta insensible à la demande de récompense.
Il dut toutefois en tenir compte à l’issue d’une seconde prestation aussi spectaculaire et autoritaire que maîtrisée du Péruvien qui obtint les deux oreilles d’un excellent toro de Garcigrande au prix de bernardinas finales à couper le souffle et d’une estocade très engagée. Son dernier adversaire, de Nuñez del Cuvillo, était de moindre qualité.Tant pis, l’essentiel était fait et le garçon avait signé un retour gagnant après quasiment deux ans d’absence.
Pablo Aguado ne voulait évidemment pas rester en retrait mais aucun de ses trois toros (tous de cinq ans et demi d’âge) ne lui permit d’aller au bout de ses possibilités. Il sut toutefois démontrer son indéniable cachet artistique dans la réception à la cape du second Garcigrande et ses véroniques parfaitement cadencées toutes en délicatesse et personnalité resteront longtemps dans nos mémoires. Il se jeta, rageur, dans une estocade à haut risque du dernier et l’accident se produisit avec une sévère cornada dans la cuisse droite. L’équipe médicale du docteur Enrique Crespo s’apprêtait à ranger son matériel et à évacuer le premier blessé du jour, Juan José Domíngez, vers l’hôpital mais il lui fallut se remettre d’urgence au travail pour opérer le malchanceux Sévillan, duquel on apprenait plus tard avec soulagement l’évolution favorable. Une nouvelle fois, Ouf !
Pierre Nabonne
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