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| Temporada : San Isidro à Vistalegre- Fin... |
| (25/05/2021) |
Et voilà, les toros à Madrid c’est fini pour cette fois. Jusqu’à quand ? Mystère…
On se doutait un peu que cette Feria particulière aurait du mal à s’achever en apothéose pour Juan del Alamo, Román et José Garrido conviés à se mesurer aux toujours exigeants Adolfo Martín, fidèles en tous points à la réputation de leur devise. Les toreros rivalisèrent de décision, de générosité et de vaillance mais l’épée leur enleva tout espoir de succès. Dommage, ils auraient certainement mérité mieux.
Nous en étions restés dans notre chronique précédente au triomphe d’Andrès Roca Rey durant la tarde très accidentée du mercredi 19 mai déjà évoquée. Le lendemain l’excellente présentation des toros de García Jiménez ne fit pas longtemps illusion; Miguel Angel Perera et Paco Ureña surent toutefois s’accommoder de leur comportement instable pour mériter une oreille chacun. Daniel Luque, lui qui avait été l’auteur deux jours auparavant d’une grande faena justement primée par les deux oreilles d’un excellent Fuente Ymbro (laquelle lui avait aussi offert le remplacement d’Emilio de Justo encore convalescent de sa cornada du 9 mai dernier à Leganés) n’eut pas cette fois la même réussite devant deux adversaires desquels il n’y avait pas grand-chose à tirer.
Vendredi dernier, les toros de Victoriano del Río s’avérèrent eux aussi inégaux et compliqués. Les efforts de Manzanares et de Roca Rey furent salués comme il se devait mais Diego Urdiales fut le grand lauréat du jour. Ses onze véroniques (ni une de moins!) pour accueillir le premier soulevèrent à juste titre l’enthousiasme d’une assistance assez fournie mais c’est surtout devant son second adversaire qu’il fit l’unanimité dans une faena de grande allure conclue d’un bon coup d’épée. Tout y était, le public debout demanda avec force les deux oreilles archi-méritées mais la présidence, inexplicablement, n’en accorda qu’une seule. Certes nous sommes à Madrid, mais quand même…
Nous en arrivions donc au second et dernier week-end de cette Feria 2021 plutôt raccourcie, circonstances obligent, par rapport à celles de Las Ventas. Le cartel du samedi 22 mai avait suscité un grand intérêt mais les toros de Garcigrande ne répondirent qu’en partie aux attentes. De Morante on ne put voir qu’une paire de delantales à la cape et une demie à pieds joints très allurée. On dit souvent que «No hay 5° malo», et pour la circonstance le pronostic s’avéra exact. Il faut aussi reconnaître qu’il échut à un maestro en plénitude, El Juli, qui s’imposa d’entrée par des doblones genou au sol avant de lier d’excellentes et vibrantes séries des deux mains. Et comme l’estocade fit rapidement son effet, les deux oreilles s’imposaient. Et le tour d’honneur avec l’écharpe aux couleurs de l’Atlético de Madrid, champion d’Espagne, fut salué avec un enthousiasme…pas tout à fait partagé par les partisans du Real, le rival historique.
Pour Juan Ortega, passer après cette démonstration était une tâche difficile. Mais il s’y employa passe après passe et il réussit à enchaîner plusieurs séries de la gauche très stylées. La conclusion, par pinchazo et estocade basse, fut moins convaincante mais la qualité d’ensemble de l’œuvre du Sévillan lui valut néanmoins un joli trophée.
C’était donc le dernier de cette série madrilène faite de neuf corridas de toros, une de rejones et une novillada piquée. En ces mois encore bien difficiles nous nous en contenterons volontiers et nous ne bouderons pas notre plaisir. Alors, à bientôt pour de nouvelles émotions.
Pierre Nabonne
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