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Temporada : Séville 2021: José Antonio Morante...Morantissime !
(05/10/2021)
Un an et demi sans toros à la Real Maestranza, cela avait été long: pas de Feria en avril 2020 et pas davantage en 2021, causes Covid. L’assouplissement des mesures sanitaires permettant la réouverture des arènes sévillanes, une Feria de San Miguel beaucoup plus longue que de coutume, cartels à l’identique à ceux prévus au printemps, pouvait enfin débuter.
Le samedi 18 septembre, les cuadrillas se préparent donc à s’aligner derrière leurs maestros pour le premier paseo. Le «No hay billetes» respectant la jauge autorisée (60%) était affiché, le soleil de la partie, les toreros disposés au mieux pour une tarde qui ressemblait presque à une résurrection. Hélas, les toros de Victoriano del Río, excepté le second, allaient se montrer insensibles à la magie de l’endroit et au bien-être ambiant. Une seconde faena toute en délicatesse de Morante lui valait une grande ovation mais seule la volonté à la limite de la témérité d’Andrés Roca Rey lui permettait d’obtenir une oreille. Le lendemain certains Jandilla se révélèrent un peu meilleurs après des simulacres de piques et José María Manzanares, revenu à son meilleur niveau, allait être le lauréat du jour avec la première des trois oreilles comptabilisées durant sa feria sévillane.
Après un dimanche sans toros l’intéressante novillada programmée pour la reprise vit Manuel Perera, le jeune protégé du maestro Padilla, couper une et une oreille du bon bétail de El Parralejo. Mais le lendemain celui de Santiago Domecq ne permit pas grand-chose à ses opposants. Daniel Luque, tout en maîtrise, s’en sortit le mieux avec une vuelta al ruedo.
Les Victorino Martin du mercredi 23, certes inégaux dans leur comportement, vinrent fort à propos relever le niveau-ganadero de la feria. Si Antonio Ferrera dut se contenter d’une vuelta, Emilio de Justo sut exploiter au maximum le potentiel de son second adversaire dans une faena vibrante, engagée et couronnée d’un espadazo. Séville lui fit un triomphe archi-mérité les deux oreilles en mains mais, -allez donc savoir pourquoi ?-il en faut trois pour ouvrir la porte du Prince…Il lui restait donc une dernière chance pour conclure en beauté ce mano a mano mais hélas un pinchazo précédant l’estocade le priva de cette consécration suprême. Mais Madrid l’attendait déjà pour un triomphe retentissant dont nous reparlerons prochainement…
Séville retomba pour sa part dans une certaine léthargie dont les coupables furent les inévitables Juan Pedro Domecq qui refusèrent toute collaboration après deux piques purement symboliques. Morante de la Puebla et Juan Ortega avaient pourtant charmé le conclave par leurs talents à la cape mais le récital espéré ne put avoir ensuite la continuité souhaitée, bien que la finesse de Juan Ortega lui ait valu finalement une oreille. Ce fut nettement plus enlevé le lendemain avec un lot de Garcigrande et Domingo Hernández qui permit à El Juli d’entendre une longue ovation après une pétition de trophée non prise en compte, et à Miguel Angel Perera et à Roca Rey d’obtenir une oreille chacun.
Si la corrida équestre est toujours impatiemment attendue par les nombreux amateurs de cette spécialité, elle commença par la malheureuse glissade du premier cheval utilisé par Andrés Romero, Máximo repris au sol par son adversaire qui lui infligea des blessures qui s’avèreront mortelles malgré tous les soins prodigués par les vétérinaires. Le centaure ne connaissait pas encore l’issue fatale et il s’employa tant et si bien qu’il fut salué par une belle ovation, puis par une vuelta à l’issue de sa seconde prestation. Léa Vicens fut elle aussi chaleureusement applaudie mais le triomphateur du jour fut Guillermo Hermoso de Mendoza, le juvénile fils de Pablo, qui avec trois oreilles put sortir par cette porte du Prince si convoitée.
La dernière semaine débuta chichement avec des novillos de Rocío de la Cámara qui ne permirent pas aux jeunes toreros de s’exprimer, et Antonio Ferrera, Miguel Angel Perera et Daniel Luque ne purent guère faire mieux le lendemain devant des Fuente Ymbro totalement décastés. Heureusement, le meilleur restait à venir…
Dès le jeudi le ton changea avec les toros de la famille García Jiménez (casa Matilla) qui arrivèrent dans les muletas sans rechigner, permettant ainsi à El Juli, José María Manzanares et Paco Ureña de finir à égalité, une oreille pour chacun d’eux. Mais c’est le vendredi 1° octobre qui restera dans les annales. La fadeur des trois premiers Juan Pedro Domecq n’avait rien permis d’extraordinaire, même si le toreo au ralenti de Juan Ortega avait été très apprécié. Mais à 19H43 le quatrième, un colorado de 518 kilos né en février 2017, sortit en piste pour rencontrer aussitôt un Morante vêtu de rose lilas et cravaté de vert (bof…) qui mit un genou à terre pour des largas d’un autre temps avant de l’amener au cheval de manière indescriptible, comme nous ne l’avions jamais vu. Et la faena de muleta sera du même tonneau, fusionnelle dans une danse où torero et toro ne font plus qu’un. L’artiste, dans son monde à lui, semble en oublier son corps. Jusqu’à être spectaculairement soulevé avant de retomber lourdement au sol. Qu’à cela ne tienne, il va encore délivrer une dernière magnifique série avant d’enfoncer l’épée jusqu’à la garde. Les tendidos en délire demandent et obtiennent les deux oreilles, mais la queue du Domecq ne nous aurait pas paru imméritée.
Même si Juan Ortega et Roca Rey furent eux aussi applaudis, la pression était évidemment retombée après cette œuvre majeure de José Antonio Morante de la Puebla. Et nous pouvons dire un grand Merci à notre ordinateur, Merci à tous ceux qui nous ont permis de vivre un tel moment; il restera longtemps dans la mémoire de ceux qui l’auront vécu !
Nous avions touché au sublime mais n’oublions tout de même pas que le lendemain Diego Urdiales lia quelques superbes séries de naturelles avant de réussir une magistrale estocade qui lui valut les deux oreilles d’un Garcigrande de haut vol. Et que Manzanares coupa la troisième oreille de sa série après un magnifique recibir.
Et il restait encore les Miura pour le final, ces Miuras que Morante avait lui-même demandé, un lot à partager en ce dimanche 3 octobre avec Manuel Escribano et Pepe Moral. Et José Antonio toréa le premier -606 kilos, rien que ça- comme si de rien n’était, avec un naturel qui n’appartient qu’à lui. Hélas il fut trahi par les estocs… Manuel Escribano accueillit le second à genoux avant ses paires de banderilles toujours aussi spectaculaires, telles qu’on les attend de sa part. Mais là où il surprit son monde, c’est par sa douceur, son mando et son temple à la muleta. Violemment accroché, il se releva ensanglanté pour repartir au combat et loger une estocade très engagée: deux oreilles, c’était là aussi le juste prix ! Toute sa volonté, sa soif de victoire, ne purent ensuite parachever le triomphe devant l’impossible cinquième, et Pepe Moral ne fut guère mieux loti. Mais Morante était entre-temps revenu en piste pour affronter son second Miura, lequel fut rapidement renvoyé aux corrales pour invalidité manifeste. Dommage mais le sobrero de Virgen María, 584 kilos, se révéla d’emblée fort peu commode. Le Maestro sut pourtant améliorer sa charge jusqu’à dessiner de longs redondos avec dans le dos le chapeau envoyé par Rafael Peralta enthousiamé. Alors que la Maestranza toute entière le poussait vers un nouveau triomphe, Morante cita son adversaire a recibir; certes l’épée s’enfonça entière, mais un peu basse à son goût… A tel point que, alors que la plaza entière rugissait en demandant l’oreille, c’est José Antonio Morante de la Puebla en personne qui l’en dissuada avant de refuser la vuelta qui lui était promise: cela s’appelle la classe, la très grande classe. Merci pour tout, Maestro !
Pierre Nabonne













 
 
 
 
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