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Temporada : Séville 2022-Suite et Fin - Pierre Nabonne
(11/05/2022)
La première semaine s’était terminée sur la brillante corrida équestre que nous avons déjà relatée. Et la seconde allait nous valoir des séquences de très grand toreo à pied.
A commencer par la révélation lundi dernier d’un Tomás Rufo éclatant de brio, étonnant de maîtrise pour sa présentation à la Real Maestranza. Seuls ceux qui avaient assisté à son alternative, en septembre dernier à Valladolid, avaient eu vent de ses immenses possibilités. Mais là dans la cathédrale sévillane, sous les éléments déchaînés, sur une piste gorgée d’eau à la limite du praticable, il subjugua l’assistance dès son premier capotazo avant de la faire passer par toutes les émotions dans un final épique. Il avait déjà coupé en toute justice une oreille de son premier toro de Victoriano del Río. Excellents tous les six, encastés, ils contribuèrent à rendre la tarde passionnante et le triomphe tendait les bras au garçon au moment de l’estocade de son second. Il s’engagea à fond mais son adversaire l’envoya bouler au sol en le cherchant sur une bonne dizaine de mètres auprès de la barrière. Tomás Rufo, meurtri mais miraculeusement indemne, maculé de boue, reprit l’épée pour une entière en place: une puis deux oreilles, la sortie par la Porte du Prince lui était acquise de plein droit.
Le lendemain les quatre toros de Juan Pedro Domecq nous parurent plutôt fades. Les deux derniers Parladé parvinrent toutefois à relever le niveau de l’après-midi pour permettre à Alvaro Lorenzo et à Ginès Marín d’obtenir une oreille chacun, après que Daniel Luque ait une nouvelle fois étalé toute sa maîtrise.
Le mercredi 4 mai vit une nouvelle apothéose de Julián López El Juli devant des toros de Garcigrande qui ne payaient pas particulièrement de mine au départ. Pablo Aguado ne trouva guère en eux matière à sa convenance, alors que l’estocade de son second permit à José María Manzanares de brandir un trophée. Mais El Juli (qui avait déjà obtenu une oreille toute en maîtrise deux jours auparavant) sut parfaitement convaincre ses opposants de suivre sa muleta dès la première série en rond administrée toute en douceur, liée dans un mouchoir de poche. Comme la suite fut de la même veine, il séduisit une nouvelle fois Séville qui lui accorda deux, puis une oreille pour sa septième sortie par la Porte du Prince, record sévillan absolu devant Espartaco, six et Curro Romero, cinq.
Si les toros de García Jiménez ne permirent pas à Diego Urdiales, Cayetano et Paco Ureña de triompher malgré tous les mérites dont ils firent preuve, l’ambiance allait nettement se réchauffer sous le soleil revenu du vendredi. Les Cuvillo n’étaient pourtant pas terribles; Morante abrégea devant son premier et Juan Ortega vit les siens s’éteindre trop rapidement. Le troisième était meilleur et il permit à Andrés Roca Rey de monter le rythme dans une faena empreinte tout à la fois de vibration, de domination et de douceur terminée par une demie épée en bonne place qui lui valut deux oreilles très fêtées. Restait encore à affronter le sixième, après que Morante eut élaboré une très belle seconde partition chichement primée par un seul trophée. Et Andrés Roca Rey, après avoir brindé à ses parents, s’en vint au centre de l’arène pour recevoir le dernier de l’envoi. A genoux, debout, il le fit passer à sa convenance avant que l’animal ne raccourcisse sa charge. Alors le Péruvien s’en fut entre ses cornes jusqu’à se faire dangereusement soulever pour un final tout courage dehors avant de parachever son œuvre d’une estocade entière. Dans l’assistance c’était l’explosion, les mouchoirs synonymes de Grande Porte fleurissaient, largement majoritaires. Mais l’impassible Señor Presidente ne sortit pas le sien et il parvint ainsi à gâcher la fête! Les deux vueltas unanimement acclamées, le ruedo se couvrant de coussins, la bronca majuscule, rien n’y fit, Monsieur resta de marbre…
Allez, demain sera un autre jour…et ce fut effectivement le cas. Coté toros il y avait peut- être mieux que les Torrestrella de ce samedi 7 mai où Morante conféra l’alternative au jeune Manuel Perera qui manifesta beaucoup de bonne volonté. El Juli s’employa avec un certain succès à améliorer la charge de ses opposants mais cela n’avait rien d’évident. Le premier de Morante n’était pas mieux passé et il s’en défit brièvement. Lorsqu’il fallut changer son second par un sobrero de Garcigrande, le maestro de la Puebla del Río arborait sa tête des mauvais jours. Mais- Dieu soit loué- ce taureau de réserve qui avait passé beaucoup de temps dans les corrales depuis qu’il avait été prévu pour la corrida annulée à Valencia le 19 mars, se révéla nettement plus intéressant. Et l’artiste débuta son récital par des aidées sculpturales avant de poursuivre par des séries limpides, majestueuses sur les deux bords. Les Olés, les interminables Bien… rugissaient; Séville chavirait, Séville avait retrouvé son Morante ! Et comme l’estocade fit rapidement l’effet espéré, les deux oreilles vinrent saluer ce bel ouvrage; la fête pouvait commencer.
Le lendemain avec le solo de Manuel Escribano face aux Miura, tous savaient que la musique allait être toute autre. Le pari était plus que risqué devant cet élevage de tous les dangers, mais le vaillant torero s’en sortit plus qu’honorablement. Recevant plusieurs de ses adversaires agenouillé face à la porte du toril, toujours spectaculaire aux banderilles (où José Chacón et Fernando Sánchez furent eux aussi ovationnés lorsque Manuel les invita à partager la suerte), décidé à la muleta devant des adversaires inégaux dans leur comportement, généralement en réussite à l’épée, il réussit à couper une oreille très méritée du cinquième avant de sortir sain et sauf sous les applaudissements d’un public ayant su reconnaître les difficultés de l’oeuvre accomplie.
Décidément, la Feria de Séville laissera beaucoup de bons souvenirs à ceux qui auront eu la chance de la vivre.
Pierre Nabonne.



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