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Temporada : Béziers 2022 : Le retour d’une véritable Feria. Compte rendu Pierre Nabonne
(17/08/2022)
Enfin ! Après deux ans de restrictions diverses dues à la pandémie, Béziers a retrouvé le visage festif qu’elle connaît chaque année autour du 15 août depuis la création de sa Feria durant l’été 1968.
Dès la soirée du 11 août les animations se succédèrent pour le plaisir de tous dans une ambiance bon enfant très conviviale. Mais les aficionados pensaient déjà au premier rendez-vous taurin du lendemain. Hélas, si les hommes proposent ce sont les toros qui disposent souvent, et ceux de Bohórquez (pour la partie équestre) comme ceux de Victoriano del Río réservés à Manzanares et à Roca Rey étaient mal disposés. Léa Vicens eut affaire à un premier opposant totalement arrêté, et son second se révéla à peine meilleur. La belle cavalière dut mettre pied à terre pour en finir, et un dernier coup de tête du cornu l’envoya bouler à 5 mètres. José María Manzanares passa lui aussi un très mauvais moment en étant dangereusement soulevé par son premier au moment précis où grondait le tonnerre au loin; ce fut tout de même mieux pour l’Alicantin face à un second adversaire, lequel ne lui permit toutefois pas d’atteindre les sommets. Restait donc au Péruvien Andrés Roca Rey la responsabilité de sauver la tarde, et l’actuel Numéro 1 (avec Morante) ne faillit pas. Après avoir justement coupé une oreille de son premier, sa seconde faena alla a más jusqu’à l’estocade, mais le toro ne tomba pas et les espoirs d’un triomphe majeur s’évanouirent dans plusieurs échecs au descabello.
Les toros de Margé du samedi manifestèrent nettement plus d’allant, et ils permirent le succès des toreros. Antonio Ferrera, peu en verve en lever de rideau, se racheta ensuite pour couper une oreille de son second adversaire. Le local de l’étape Carlos Olsina, quatrième matador de toros biterrois (après Sébastien Castella, Tomas Cerqueira et Cayetano Ortiz), déjà vu à son avantage face à son premier, obtint justement la même récompense, un trophée devant le dernier. Quand on sait que le garçon conseillé par Swan Soto n’en était qu’à sa seconde corrida de toros depuis son alternative à succès du 18 juin dernier à Istres, on comprend aisément tous ses mérites. Il nous avait confié avant le paseo que «ça allait le faire», et ça l’a fait: Bravo Charles ! Mais le lauréat incontesté du jour se nommait Alberto López Simón qui, avec une puis deux oreilles, poursuivait son idylle avec l’élevage crée par Robert Margé en savourant sa seconde Grande Porte consécutive à Béziers. Puisqu’il en est déjà à 5 comptabilisées à Madrid, la série reste en cours… Une heure plus tard, la fête allait encore se poursuivre aux arènes puisque l’empresa Betarra a eu l’heureuse idée d’organiser trois nocturnes destinées à faire découvrir à un public plus familial les tauromachies camarguaise, équestre et celle des recortadores qui feintent de vrais toros.
Baptiste Bordes, torero landais confirmé, réalisa lui aussi une sacrée prouesse en écartant dès sa sortie en piste le sixième toro de l’après-midi du 14 août, mais bien des choses s’étaient passées auparavant en cette journée dominicale. Le matin lors de la novillada piquée, le néo-Biterrois Christian Parejo (protégé de l’ami Tomas Cerqueira) s’illustra tout particulièrement face à un exemplaire de Roland Durand devant lequel il démontra courage, savoir-faire, sérénité et talent avant de délivrer une magnifique estocade qui foudroya son adversaire. Deux oreilles furent son juste prix, avant que Lalo de María ne vienne égaliser quant au nombre de trophées devant un bon novillo de Margé qui sera ensuite reconnu comme le meilleur de la matinée. Pour nous, le fils de Marie Sara était une découverte, même si nous avions déjà entendu le bien que l’on pense de ses prometteurs débuts. Et son allure, sa prestance et la qualité de son toreo nous ont particulièrement séduit. Jorge Martínez possède lui aussi d’évidentes qualités mais ses novillos (les six, de différentes ganaderías françaises) ne lui permirent pas de sortir le grand jeu et il dut se contenter d’un pavillon. Marie-Françoise Rouzier, présidente de l’Union Taurine Biterroise, pouvait alors remettre le 32° Tastevin d’Argent à Christian Parejo, déjà vainqueur l’an dernier, avant que le lauréat franchisse la Grande Porte accompagné par Lalo.
Seuls les absents avaient eu tort…Nous remontions à nouveau l’avenue Saint-Saëns l’après-midi pour assister à l’avant-dernière corrida, mais les toros de Luis Algarra allaient manquer cruellement d’allant. El Juli en demi-teinte par manque d’opposition, et Juan Ortega malgré quelques détails ne parvinrent pas à faire décoller l’ambiance. Seul Pablo Aguado, au prix de plusieurs élégantes séries et d’une bonne épée, parvint à récolter un trophée.
Allez, il nous restait encore l’habituelle clôture du 15 août, et le final allait tenir toutes ses promesses ! Il fallait quand même une certaine volonté pour se bouger après de folles soirées avant d’assister à la novillada non piquée matinale. De fait, l’unique récompense allait revenir à un élève de l’école taurine de Toledo, Miguel Losana. Mais la tant espéré Miurada biterroise de l’après-midi, la première depuis cinq ans aux arènes du Plateau de Valras, nous attendait. Et nous n’allions pas être déçus ! Ils étaient superbes ses six toros bien charpentés, grands et énormes (tous d’un poids allant de 600 à 650 kilos) avec des pelages variés et une envergure de cornes à faire frémir… Mais les trois vaillants qui osèrent les affronter allèrent au combat sans hésiter et Domingo López Chaves (que nous avions déjà vu à son avantage l’an dernier à Mont-de-Marsan devant les Pedraza ) réussit à arracher de valeureuses séries au premier avant de l’occire d’une estocade sans rémission qui lui valut une très belle oreille. Il aurait pu en obtenir une autre du quatrième, mais le coup d’épée entraîna une forte hémorragie que le public ne pardonna pas … Entre-temps Manuel Escribano avait reçu le second à genoux avant de faire vibrer l’assistance (3/4 d’entrée dans une arène pouvant recevoir 13.000 spectateurs, faîtes le compte et ce ne sera pas mal par les temps qui courent) aux banderilles et de se faire cueillir par son adversaire durant sa faena de muleta pour de longues secondes d’angoisse. Sonné, la taleguilla en lambeaux, il repartit pourtant au front pour en terminer d’une estocade entière qui nécessita néanmoins le descabello libérateur. Un dernier sursaut du fauve atteignit Manuel au poignet, l’obligeant après sa vuelta à un long séjour à l’infirmerie dont il ressortit pour combattre le sixième et dernier après inversion des rôles. Pour le commun des mortels il y avait sûrement de quoi être impressionné pour le restant de la soirée mais, après un tercio de piques relevé, Rubén Pinar s’attela à la tâche comme si de rien n’était, et il nous offrit une faena de grande allure couronnée d’un espadazo foudroyant. Le pourtant très exigeant président Michel Daude sortit alors tous ses mouchoirs, les deux blancs pour le torero, le bleu pour la vuelta posthume de «Luminario», toro bravo de chez Miura. Et Rubén Pinar eut encore le mérite de confirmer la magnifique impression qu’il venait de nous laisser en réalisant une seconde prestation d’aussi haut vol, couronnée par 2 nouvelles oreilles. Ils ne doivent pas être nombreux, ceux qui ont été capables de couper 4 oreilles à des Miuras dans la même tarde…Manuel Escribano ressortit alors de l’infirmerie le poignet largement bandé pour…-excusez du peu !- traverser la piste et aller s’agenouiller face au toril pour saluer la sortie du dernier toro de la Feria par une larga cambiada. Le fauve prit ensuite 4 piques en partant de plus en plus loin qui firent se dresser tout le conclave et jouer la Lyre Biterroise pour saluer une séquence d’anthologie. Le valeureux Manuel, visiblement handicapé par sa blessure, ne put nous offrir sa partition favorite aux banderilles et «Barragano» lui mena la vie dure ensuite avant de devoir enfin capituler devant le pundonor de ce Manuel Escribano cœur de lion.
Alors que Rubén Pinar sortait a hombros par la Grande Porte, nous nous promettions de garder dans nos mémoires cette tarde du 15 août d’apothéose. Merci à tous ! Vous avez bien raison: « Aquí, aquí es Béziers !
Pierre Nabonne.



 
 
 
 
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