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| Temporada : Bilbao 25 août: Roca Rey héroïque! |
| (25/08/2022) |
La Feria de Bilbao avait débuté samedi dernier avec la corrida équestre qui vit Pablo Hermoso de Mendoza couper 2 oreilles et Léa Vicens une, avant que la suite ne nous laisse plutôt sur notre faim.
Avant le paseo de cette tarde du 25 août, seuls Ginés Marín très en verve(un trophée) et Alejandro Talavante totalement retrouvé, justement récompensé par les deux oreilles de son premier Domingo Hernández, s’étaient montrés capables de sortir les tendidos aux trois-quarts vides de leur torpeur. Mais Andrés Roca Rey était annoncé pour ce jeudi, et tout allait changer !
Devant des toros de Victoriano del Río de belle présence mais au comportement inégal, El Juli et Manzanares avaient déjà étalé toute leur maîtrise face à leurs premiers adversaires avant que le Péruvien au visage d’ange que nous lui connaissons depuis son alternative nîmoise des Vendanges 2015 ne rentre en piste. Impavide face au danger dès ses statuaires pour débuter une première faena d’extrême engagement, il subit un violent accrochage qui l’envoya valdinguer dans ses manoletinas finales avant de loger une épée parfaite qui aurait dû lui valoir les deux oreilles réclamées par tout le conclave mais incompréhensiblement refusées par la présidence qui ne sortit qu’un maigre mouchoir blanc. Visiblement touché, le garçon rejoignit l’infirmerie où l’équipe médicale diagnostiqua des contusions au genou droit et au poignet gauche accompagnées de fortes douleurs lombaires. Et les cieux s’en mêlèrent alors pour déverser l’une de ces averses qui font la spécificité de la climatologie locale alors que El Juli, magnifique, s’employait à démontrer toute sa maestria face au quatrième avant d’échouer aux aciers.
Manzanares se défit du cinquième au prix de l’une de ses estocades-maison alors que El Juli, chef de lidia, se préparait à affronter le dernier. Mais…surprise: après 10 minutes d’un long suspense une énorme ovation salua le retour de Roca Rey, visiblement diminué mais toujours le cœur en avant pour dessiner une belle série de véroniques comme si de rien n’était. Plus que téméraire, le voilà qui commence sa faena de muleta à genoux. Aussitôt désarmé, poursuivi boitillant par son toro furieux, son peón Paquito Algaba lui évite miraculeusement une sévère cornada. Et Andrés repart au combat avec son courage habituel pour dessiner plusieurs séries d’énorme mérite. Mais, déséquilibré par les pattes arrières de son adversaire, un quite opportun vient encore le tirer d’un mauvais pas. Visiblement touché mais pas coulé, le Péruvien reprend le dessus pour montrer qu’il domine la situation avant d’en finir par un magistral estoconazo. Un vrai délire s’empare de l’assistance, et cette fois le président accorde les deux oreilles sans se faire prier.
Ils sont nombreux à vouloir le hisser sur leurs épaules, mais le héros du jour et de beaucoup d’autres, passés et à venir, a trop mal. Une ambulance l’attend déjà pour le transporter à l’hôpital et effectuer les examens complémentaires qui s’imposent.
N’empêche que… Andrés Roca Rey nous a fait vivre en ce jeudi 25 août certains de ces moments qui forgent une légende.
Pierre Nabonne.
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