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Temporada : Bilbao 2022: Une fin de Feria décevante. (Compte-rendu Pierre Nabonne)
(02/09/2022)
Les toros de Miura nous ont souvent déçus ces dernières années, mais leur prestation du 15 août dernier à Béziers avait tout de même permis de raviver la flamme.
Pas pour longtemps car le lot de clôture des «Corridas Générales», sans caste, faible (le second dut même être remplacé par un sobrero de La Palmosilla) est venu l’éteindre aussitôt en ne laissant aucune option aux vaillants Domingo López Chaves, Manuel Escribano et Fortes qui n’en pouvaient mais…Dans le même temps à Linares, Rafaelillo et Curro Díaz triomphaient d’autres Miura alors que Morante écoutait deux sévères broncas. Mais là au moins en Andalousie profonde, la minute de silence commémorant la blessure mortelle subie par Manolete voici 75 ans jour pour jour avait été célébrée religieusement, alors que Bilbao l’oubliait olympiquement… Et nous le regrettons profondément.
La prestation de Morante de la Puebla dans la capitale de la province de Biscaye nous valut aussi une autre déception, vendredi dernier sur le sable grisâtre de Vista Alegre. Affublé d’une chemise jaune et d’affreux bas blancs, il nous gratifia d’à peine quelques détails devant son premier (du Puerto de San Lorenzo) avant de se défaire de son second sans autre forme de procès. Venu en remplacement d’Andrés Roca Rey blessé la veille comme nous l’avons déjà vu, Talavante ne nous convainquit pas non plus entièrement : de l’allure certes, mais une muleta souvent trop marginale… Après une épée un peu lente d’effets nécessitant le descabello, il repartit tout de même avec une oreille un peu généreuse. Mais finalement c’est Paco Ureña, toujours très consciencieux et engagé, qui rafla la mise. Pris en estoquant valeureusement son premier adversaire, il rallia l’infirmerie où l’équipe médicale diagnostiqua un fort hématome et une cornada interne. Il revint courageusement en piste pour affronter le dernier et obtenir méritoirement son second trophée.
Mais nous retiendrons aussi la prestation très réussie du jeune Mexicain Leo Valadez le samedi 27 août devant un magnifique toro de Santiago Domecq de six ans d’âge. Avant lui, Antonio Ferrera avait été crédité d’une vuelta très fêtée après des séquences pleines de torería et José Garrido, appliqué mais malheureux à l’épée, avait salué au tiers. Et Leo sortit en piste pour accueillir à la cape «Catorrito», brave toro marron de 529 kilos (qui aurait mérité un quart d’heure plus tard un tour d’honneur posthume) par tout un registre de passes plus variées et spectaculaires les unes que les autres. Le toro ne faiblissant pas après les deux piques, le rythme resta soutenu durant une faena bien menée achevée par de vibrantes manoletinas à genoux et conclue par une belle épée. Une oreille bien gagnée, c’était le juste prix pour une présentation à Bilbao parfaitement réussie par Leo Valadez.
Après le Péruvien Andrés Roca Rey dont tous ceux qui l’ont vu à l’œuvre le jeudi 25 août dernier vanteront longtemps les mérites, voilà donc ce jeune Mexicain qui frappe lui aussi à la porte des grands. N’en déplaise à certains, la tauromachie a encore de beaux jours devant elle !
Pierre Nabonne.













 
 
 
 
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