Location vacances appartement Stes Maries de la Mer

MENU : Temporada - Artistes / Artisans - Boutique - Services
 
Actualité
 
 
 
Temporada : Pour la temporada 2023 c’est fini. Vivement 2024…
(18/11/2023)
Les arènes ont fermé leurs portes les unes après les autres ; la Feria qui clôture traditionnellement la saison s’est tenue, sur deux jours seulement, à Jaén à la mi-octobre. Un mois s’est donc écoulé depuis le baisser de rideau mais auparavant le début d’automne avait été émaillé par plusieurs évènements marquants. S’il en est encore temps, nous allons essayer de nous les remémorer…

Julian López Escobar «El Juli» avait annoncé à la fin juillet qu’il se retirerait, « pour achever une étape magnifique » lors de la feria de San Miguel à Séville, le premier dimanche d’octobre. Sa tournée d’adieux ne pouvait pas ignorer Nîmes et son impressionnant Colisée
qui l’avait sacré matador de toros des mains de José Mari Manzanares père, le 18 septembre 1998. Vingt-cinq ans plus tard presque jour pour jour, il se présentait montera en main pour y commémorer l’évènement avant de conférer à son tour l’alternative à un jeune nîmois très prometteur, Solal Calmet «Solalito» qui sera récompensé d’une oreille à l’issue de son second combat. Entre-temps, le maître en avait obtenu trois après avoir même partagé les banderilles avec Solal. Pour sa 51° prestation dans l’amphithéâtre romain, Julian avait donc mérité une énième sortie par la Porte des Consuls alors que Tomas Rufo, auteur d’un véritable faenón devant son premier adversaire, était lui aussi porté en triomphe jusqu’à l’autre porte des cuadrillas pour une fin de Feria qui se terminait dans l’allégresse. Cette édition 2023 des Vendanges nîmoises avait d’ailleurs parfaitement débuté quatre jours auparavant avec les triomphes d’Adrien Salenc (dit «Adriano») et de Rafi Raucoule «El Rafi», assortis de deux vueltas posthumes des toros de Margé alors qu’un autre torero du pays, Thomas Dufau, s’apprêtait à réussir une sortie emplie d’émotions. Et la Feria s’était poursuivie sur le même tempo, aucun aficionado ne pouvant rester insensible à la classe de Daniel Luque, à la volonté d’Emilio de Justo, au pouvoir de domination d’Andrés Roca Rey, lequel terminera d’ailleurs sa saison en tête de l’escalafón, le classement au nombre de corridas effectuées.

Deux semaines après Nîmes, on retrouvait El Juli pour ses adieux à Madrid. Sa première faena, excellente, aurait été primée partout ailleurs mais de toute manière sa seconde, en cette dernière soirée de septembre, mit tout le monde d’accord. A l’exception peut-être de quelques irréductibles du fameux Tendido 7 qui ne l’ont jamais porté dans leurs cœurs…Devant un bon cinquième toro du Puerto de San Lorenzo, le maestro dessina une œuvre monumentale. La Présidence la reconnut comme telle en sortant les deux mouchoirs à la fois et El Juli put enfin sortir par cette Grande Porte de Las Ventas qui s’était si souvent dérobée à lui !

Mais déjà les premiers échos du triomphe de Sébastien Castella qui toréait à la même heure à Séville parvenaient aux oreilles de ceux auxquels rien n’échappe. Ils savaient déjà que ça avait mal commencé en Andalousie, le premier exemplaire de Victoriano del Río ayant été renvoyé hors-piste pour faiblesse manifeste. Mais pour notre Biterrois devenu Sévillan d’adoption, la suite allait se révéler mémorable… Nous n’y étions hélas pas et nous laisserons à Didier Lacroix, aficionado reconnu et président en exercice du Stade Toulousain, le plaisir de nous en conter le détail, relaté en date du 2 octobre par Semana Grande cher à Marc Lavie (Extraits) : « La Maestranza vous accueille sous 40 degrés. Par la couleur des costumes, rose et or pour Sébastien Castella, ma ville, notre Tolosa, était invitée à la fête…Mais le prince du soir fut bien «notre» Sébastien qui a ouvert, enfin, sa première Porte du Prince. / Sa justesse et sa précision ont laissé place à des «Olés» profonds jaillis de la gorge des Sévillans. Rayonnant et lumineux, il a éclairé la plaza andalouse. Enhorabuena Seb !
Le soleil était couché, mais son triomphe, devant un public surchauffé allait faire briller jusqu’à l’aube la nuit sévillane », écrivait-il joliment pour l’hebdo Semana Grande.

Le lendemain dimanche 1° octobre, les heureux détenteurs de billets prenaient à nouveau possession de leur place. Sébastien Castella avait été convié à remplacer Morante de la Puebla, forfait pour la fin de saison avec une blessure au poignet mais dont personne n’oubliera la première queue obtenue le 26 avril dernier, 52 ans après celle concédée à Ruiz Miguel sur le même sable ocre de la Real Maestranza. Notre représentant était très motivé mais ses bonnes intentions se heurtèrent à deux adversaires sans aucune caste. Tant pis, il avait écrit l’Histoire la veille en coupant une oreille de son premier adversaire puis les deux du second, un total qui lui avait permis de sortir par cette fameuse Porte du Prince si longuement convoitée, accomplissant ainsi l’un de ses rêves les plus chers…Cette fois pour Julian López El Juli tout auréolé de son triomphe madrilène de la veille, c’était vraiment la fin et il voulait finir en beauté dans l’arène qui l’a fait roi, le reconnaissant comme le recordman du nombre de sorties par cette Porte légendaire, sept au total. Une huitième aurait fait encore mieux à son palmarès mais ses toros furent aussi insipides que ceux de Sébastien. L’espoir revint lorsque le maestro s’en alla recevoir son second adversaire à genoux face au toril, mais le soufflé retomba très vite. Une estocade rageuse permit toutefois l’octroi d’une oreille venant récompenser l’ensemble d’une œuvre vouée à combattre, le plus souvent avec succès, près de 4.000 toros. Daniel Luque toujours aussi alluré obtint ensuite les deux du suivant, un Garcigrande répondant enfin à ce que l’assistance espérait de cet élevage, et les trois toreros se retirèrent sous une énorme ovation. Une grande et belle page de l’histoire de la Tauromachie venait de se tourner…

Quinze jours plus tard à Jaén, c’était au tour de Manuel Díaz «El Cordobés» de tirer sa révérence. Certes, sa carrière n’a pas eu le retentissement de celle d’El Juli mais beaucoup ont oublié, _à tort peut-être ?_qu’il avait terminé par deux fois à la première place du classement : en 1998 avec 108 corridas au compteur, et en 2007 avec 97 prestations et pas moins de 234 oreilles coupées ! Sa présentation en France avait eu lieu à Garlin le 25 juillet 1987 devant des novillos de Fano, et Curro Romero lui avait conféré l’alternative cinq ans et demi plus tard à Séville avec Espartaco pour témoin ; décidément, c’était une autre époque ! Curieusement, on ne le vit que rarement en France alors que, simplement à titre d’exemple, il triomphait à Nîmes le 24 mai 1996 sous les yeux de Christian Clavier, de Jean Reno et d’un amphithéâtre plutôt séduit. Alain Dorgans, qui commentait les images pour France3 Languedoc-Roussillon, ne pouvait s’empêcher de s’interroger alors sur sa possible filiation avec le légendaire Manuel Benitez. Ah, elle en a défrayé des chroniques, cette histoire qui a tenu l’Espagne en haleine ! Après de multiples épisodes qui ont fait les délices de la presse people, père et fils (reconnu officiellement comme tel en 2016 après des tests de paternité probants) s’étaient publiquement rapprochés à l’occasion du vingtième anniversaire de la proclamation du mythique torero comme 5° Calife du Toreo. Et notre idole des Sixties était bien là, en barrera le 15 octobre dernier à Jaén à près de 87 ans, attentif aux moindres faits et gestes de Manuel Díaz qui, après 30 ans d’alternative, brandissait l’oreille de son dernier toro. Le moment venu, il n’hésita pas à descendre en piste pour lui couper la fameuse coleta, le chignon postiche qui est le signe de l’identité des toreros avant de l’étreindre longuement. Oui, parfois c’est beau la vie !

Et elle continue… Les uns s’en vont, d’autres reviennent et Nîmes a déjà annoncé le retour d’Enrique Ponce pour la Feria de Pentecôte de l’an prochain. Entre-temps Sébastien Castella, insatiable, poursuit en Amérique sa moisson de trophées. Il vient de triompher, le 12 novembre dernier dans les arènes péruviennes d’Acho en coupant les deux oreilles de son second adversaire, obtenant par la même occasion le prestigieux Scapulaire d’or remis au triomphateur de la Feria andine.

Pour lui, le retour s’est avéré amplement gagnant et il est aux yeux de beaucoup le lauréat de la saison. Sans oublier qu’ils ont été nombreux à nous faire vibrer, et nous souhaitons d’ores et déjà aux aficionados une temporada 2024 aussi riche en émotions.
Pierre Nabonne




 
 
 
 
  Cliquer ici pour en savoir plus !
Plan du site - Qui sommes-nous ? - Mentions légales - Contact