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| Temporada : Valencia 2025 : c’est parti pour une belle temporada. (Pierre Nabonne) |
| (24/03/2025) |
A l’orée de cette nouvelle saison plusieurs arènes ont déjà re-ouvert leurs portes et la première Feria d’importance vient de se dérouler à Valencia. Le 8 mars dernier Aarón Palacio, Marco Pérez et Juan Alberto Torrijos étaient conviés à l’ouverture devant des novillos du maestro Talavante et chacun des trois garçons y gagnait son oreille. Le lendemain notre jeune représentant Clovis Germain, 16 ans et demi, obtenait à son tour un pavillon des taurillons de José Gonzalez. Il partage actuellement ses semaines entre Garons, Mont-de-Marsan et Béziers en fonction des entraînements dirigés par Thomas Dufau dans les Landes et par Tomas Cerqueira en Biterre. Voici quelques semaines, il disait à Paul Hermé que « mes parents m’ont souvent amené aux arènes dès mon enfance. Mais le vrai déclic s’est produit en septembre 2018 aux Vendanges nîmoises quand j’ai assisté à cette grande corrida où Octavio Chacón, Emilio de Justo et Pepe Moral triomphèrent d’un lot superbe de Victorino. Le soir à la maison j’ai pris un drap et j’ai essayé de refaire ce que j’avais vu… ». Nous étions également présents pour cette clôture de la saison et les images de Pepe Moral secoué comme un prunier, victime d’une sérieuse cornada mais repartant au combat pour occire son adversaire, l’interminable attente qui suivit devant l’infirmerie des arènes avant son départ pour l’hôpital, restent gravées dans bien des mémoires. Alors, suerte Clovis pour l’avenir!
Onetoro entamait sa temporada le jeudi 13 mars pour nous proposer une Feria de Fallas qu’elle débutait par une novillada piquée qui voyait le succès de Iker Fernandez dit « El Mene », une et une oreille des novillos de Fuente Ymbro alors que Javier Zulueta devait se contenter d’une vuelta et que Simon Andreu était invité à saluer sous l’averse. Et la pluie n’allait plus cesser jusqu’au lendemain, obligeant à l’annulation de la première corrida prévue au programme. Les vannes célestes ayant enfin décidé de marquer une pause pour le week-end, AlejandroTalavante, Andrés Roca Rey et Alejandro Chicharro s’alignaient pour le paseo du samedi. Pour sa corrida d’alternative Chicharro recevait une oreille de son noble premier de Victoriano del Rio. Si Talavante ne put pas faire grand-chose devant deux opposants plus insipides, la température monta de plusieurs degrés dès la réception à la cape du Péruvien. Et le quite qui suivit les deux piques, par chicuelinas, tafallera et demie, fit se lever le public. Le début de faena tout aussi explosif, à genoux au centre, précéda plusieurs séries de totale maîtrise parachevées par une belle estocade qui valut à Andrés les deux incontestables oreilles d’un adversaire de cinq ans d’âge dit Frenoso, 551 kilos, justement crédité d’une vuelta posthume. Son second n’était pas du même niveau ; tant pis, la grande porte pouvait s’ouvrir pour une sortie en triomphe très fêtée.
Le dimanche matin pour la corrida à cheval Diego Ventura se voyait récompensé de son travail toujours aussi spectaculaire par un trophée alors que Léa Vicens et Rui Fernandes étaient gratifiés d’une vuelta. L’après-midi Manzanares se fit serrer dans ses premières véroniques face à un exigeant toro du Parralelo auquel il imposa quelques séries très allurées clôturées par une excellente estocade, le tout récompensé par une belle oreille. On apprit le lendemain qu’il se faisait opérer d’une cornada interne de 18 centimètres : chapeau à José-Mari pour n’avoir rien montré de la blessure ! Andrés Roca Rey tenait à terminer sa Feria aussi bien qu’il l’avait commencée mais son premier adversaire se transforma rapidement en statue et il lui fallut, face à son second, user de son répertoire auprès des cornes, circulaires inversées et autres bravades pour obtenir sa récompense. Et Tomas Rufo fut, avec son toreo à la fois spectaculaire et classique empreint d’une fermeté de tous les instants, le grand lauréat du jour avec une et une oreille des toros de Jandilla. Le lendemain devant un lot de Juan Pedro Domec médiocre comme trop souvent, Daniel Luque au style toujours aussi épuré se vit gratifier d’une oreille, laquelle se déroba à Emilio de Justo malchanceux avec les aciers.
La pluie, cette pluie qui n’arrête pas de se déverser sur la contrée depuis la fin du mois d’octobre dernier, refit acte de présence pour empêcher le bon déroulement de la corrida du mardi. Restait l’acte final du mercredi 19 mars, honoré de la présence du roi d’Espagne Felipe VI entouré par Luis Francisco Espla et le président des ganaderos Antonio Bañuelos. Pour ce grand jour de la Saint Joseph si prisé des Valenciens, un timide soleil accompagné d’un vent gênant était de retour à l’heure du paseo, 17H et quelques minutes après avoir fini d’assécher la piste. Mais le mano a mano prévu entre Román Collado et Borja Jiménez devant des toros de La Quinta devint très vite un solo de Román après que Borja ait été mis hors de combat par son premier adversaire. Violemment accroché en voulant porter l’estocade après une faena méritoire, balancé comme un pauvre pantin désarticulé puis jeté au sol avec violence, il nous fit très peur : immanquablement dans ces moments-là nous repensons au malheureux Paquirri, à Pozoblanco 1984… Par chance et miraculeusement pour Borja, la corne ne pénétra pas et on apprit plus tard qu’aucun organe vital n’était touché. Ouf ! Quand il reprit ses esprits à l’infirmerie il manifesta aussitôt le désir de revenir en piste mais c’était trop demander à son corps contusionné de partout et l’ambulance prit rapidement la direction de l’hôpital. Román se chargea donc du coup d’épée salvateur mais quatre autres redoutables pensionnaires de l’élevage de la Quinta l’attendaient encore. Il s’attela à la tâche avec sa vaillance habituelle, avec autorité et savoir-faire aussi, jusqu’à obtenir une oreille du quatrième et une autre du suivant dénommé « Famoso », 555 kilos, primé par la vuelta posthume après un tercio de piques mémorable de Francisco Ponz « Puchano ». Même si le comportement du dernier toro de l’envoi marqué du fer de la famille Martinez Conradi se révéla plus décevant que les précédents, Román put enfin s’offrir une très méritée sortie en triomphe.
Oui, contre vents et marées la temporada 2025 avait bien débuté !
Pierre Nabonne.
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