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| Temporada : Fenouillet – Quatre oreilles pour un remarquable Sébastien Castella qui sort en triomphe avec Juan Pedro Domecq |
| (25/06/2004) |
Le matador de toros français Sébastien Castella est sorti en triomphe par la porte des cuadrillas des arènes de Fenouillet après avoir coupé un total de quatre oreilles lors de la corrida célébrée ce vendredi sur le site des Ramiers. Le torero biterrois a partagé sa sortie en triomphe en compagnie de l'éleveur Juan Pedro Domecq, dont la noblesse aiguë des produits a permis de vivre une corrida fort entretenue et d'un haut degré artistique. La plaza toulousaine a enregistré trois quarts d'entrée pour cette première corrida de la Feria Tolosa Toros qui s'est déroulée sous un temps beau et très chaud.
Le cartel, hispano-français, réunissait Javier Conde et Sébastien Castella, en mano a mano, face à six toros de Juan Pedro Domecq, correctement présentés et commodes d'armures, braves en général bien que limités de forces (chute du groupe équestre au 1er) et donnant un excellent jeu à la muleta (supérieur pour le toreo le lot de Castella, notamment le 4e exemplaire, qui fut le toro de l'après-midi).
Javier Conde, qui remplaçait Enrique Ponce, blessé, a été applaudi face au premier toro de la feria, puis a effectué une vuelta à l'arrastre du 3e exemplaire avant d'écouter un silence à l'issue de sa troisième faena. Le torero malagueño a fourni une production artistique de grande qualité, liant une première faena au tracé esthétique dense et inspiré. Conde a cultivé tout au long de la faena des attitudes au cachet unique, empreintes d'élégance et de personnalité. Le manque de forces de son adversaire a toutefois nui à sa faena en terme de transmission. Face au 3e, Javier a livré le meilleur de sa prestation lors d'une faena espacée mais parfaitement cadencée, constamment soutenue par la voix de son père et de ses banderilleros, notamment sur plusieurs séries où les muletazos de génie ont illuminé l'ensemble. Face à un toro s'engouffrant dans le leurre, Conde a pleinement posé son toreo, compas des jambes ouvert à fond, se confiant admirablement avec lui avant de lier une dernière série de naturelles déclinée avec sentiment. Le 5e toro, plus fragile des antérieurs, a nécessité un début de faena plus précautionneux. Javier a ensuite trouvé le bon rythme pour lier des naturelles très travaillées, d'inspiration flamenca, mais pas toujours comprises du public toulousain.
Sébastien Castella a coupé l'oreille des 2e et 4e toros, puis a ravi les deux pavillons du 6e et dernier toro de l'après-midi. Le torero biterrois a réalisé ce vendredi l'une de ses meilleures productions artistiques de l'année en France. Plus régulier en temple, ne se faisant jamais accrocher le leurre et offrant une belle variété de quites avec la cape, Sébastien Castella a fait plaisir à voir. Manifestant souplesse du poignet et aguante face à son premier adversaire, le Biterrois a démarré son après-midi face au 3e, reçu en début de faena par trois impressionnants cambios de espalda alternés. Devant cette véritable « machine à charger » estampillée du fer de Juan Pedro Domecq, Castella a donné un véritable récital, toquant à peine son adversaire pour l'embarquer dans de remarquables naturelles. Un toreo de classe absolue, parfois un peu froid, mais reposant sur des séries parfaitement dessinées, en réduisant progressivement les distances sans la moindre vulgarité, ni attitudes forcées. A son avantage sur sa réception par véroniques, Castella a invité Morenito de Nîmes à intervenir au quite après la monopique administrée. Castella a répondu aux navarras de Lionel par de solennelles gaoneras avant de lier une nouvelle faena emplie d'aplomb et de bon sens des distances, avec temple et repos. Cette faena d'intensité croissante, parsemée de quelques détails très sévillans, a été primée d'un double trophée, récompense qui aurait dû également tomber au 4e toro. La présidence n'a également pas tenu compte à juste titre de la pétition de vuelta al ruedo pour le 6e exemplaire. Le mouchoir bleu aurait pu être en revanche brandi pour récompenser le jeu sensationnel du 4e e
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